Des premiers buveurs de sang de l’Antiquité aux derniers buveurs de sang à s’être imposés sur les écrans de cinéma, en passant par les créatures de folklore disséminées à travers le monde, Pierre Moquet et Jacques Petitin proposent, avec cette Petite encyclopédie des vampires, près de 400 entrées pour passer au crible tous les aspects liés au mythe du vampire, qu’il s’agisse de sa base légendaire et mythologique ou de ses avatars de fiction.
Ça faisait un petit moment que je n’avais pas eu l’occasion de me mettre sous la dent un livre du genre, brassant de manière étendue les différents aspects du vampire. Surtout qu’au fil des années et des lectures, on devient difficile avec ce type de livre, qui ressasse souvent les mêmes idées que ces prédécesseurs (sans compter les erreurs qui font bondir au plafond les connaisseurs).
Pour le coup, cet ouvrage publié au Castor Astral arrive à tirer quelque peu son épingle du jeu. Les entrées sont loin d’être aussi archétypiques que ce que j’ai pu voir jusque-là et on est régulièrement surpris par les points abordés par les auteurs, ou tout du moins la prémisse de ceux-ci. Tomber sur des paragraphes intitulés Charlie et les striges, Traite-moi pas de monstre, Où ne pas mettre les pieds relance la curiosité du lecteur, brinquebalé entre les anecdotes peu connues, les descriptions de créatures ou les auteurs et créatures de romans et de nouvelles. Ce parti permet ainsi aux auteurs d’injecter dans leur ouvrage un je-ne-sais-quoi de décalé qui fonctionne particulièrement bien.
Si le connaisseur retrouvera bien évidemment ici pas mal de choses déjà lues ailleurs, la Petite encyclopédie des vampires recense malgré tout pas mal de choses jamais ou rarement lues jusque-là : des comptines, des tableaux de caractéristiques comparant celles des différentes créatures de folklore, des auteurs et œuvres peu (ou pas) connues par chez nous… Bref, il y a pas mal de choses à picorer ici, même si le livre n’est pas exempt de quelques erreurs (Vlad n’était pas empereur, pas plus que I Strahd, The War Against Azalin n’est le titre original de Moi, Strahd, Journal d’un vampire – qui est le titre du précédent ouvrage de P.N. Elrod sur le personnage de Strahd von Zarovich –). Sans oublier le raccourci bit-lit/Twilight, qui fera sans doute grincer des dents les habitués du sujet. Reste que ces petites erreurs ne sont pas trop prégnantes dans le livre, qui s’avère au final un bon condensé pour le grand public (ou les néophytes) des différents visages du vampire.
Un ouvrage doté d’une couverture et d’une maquette rétro de bon goût (et qui ne joue pas la surenchère sur cet aspect) et propose pas mal de choses intéressantes aussi bien pour les non-connaisseurs que pour ceux qui ont déjà de la bouteille sur le sujet.
Il a l’air vraiment réussi, comme bouquin… Il vient de sortir ?