Angelyne, une jeune humaine, vit dans le clan de vampires de celui auquel elle est promise. Julien et elle forment le parfait amour. Ce n’est sans compter l’arrivée de Thomas, le frère de son bel amant, qui après n’avoir cessé de la tourmenter, l’enlève et laisse pour mort son frère. Pendant des mois il lui fait subir les pires atrocités. Elle est finalement sauvée par Cathal et mise sous la protection de Swann, frère d’Edern, souverain. Elle le déteste pour tous les mauvais souvenirs qu’il lui fait revivre pour préparer le dossier du procès mais doucement, elle découvrira un vampire sensible et en souffrance.
De larmes et de sang n’est pas une lecture de plaisir ; ce n’est pas un fleuve tranquille. Une écriture rythmée et efficace nous plonge immédiatement dans l’histoire. Mais on ne dévore pas un livre de Nathy comme on dévorerait un cookie. Cette plume efficace est également crue. La torture subie par Angelyne dépasse l’entendement. D’un quotidien presque « humain », on passe à un monde sombre, totalement déconstruit où l’hypocrisie et la violence règnent en maître.
A plusieurs moments il est difficile de continuer la lecture au point de devoir souffler. Les mots s’enchaînent, décrivent un monde très sombre qui n’a plus rien à voir avec la réalité. Ce que subit Angelyne, on le subit également. Son sentiment de rancœur faisant place à la haine nous accompagne tout le long du récit. Les êtres qu’elle adulait ne sont plus que la cible d’une haine sans limite.
Chez Nathy, comme pour ses autres récits vampiriques, ces créatures ne sont pas des anges, loin de là. Imprévisibles, violents, accro aux relations charnelles, possédant des pouvoirs, on est face à de vrais démons. Hypocrites et lâches, ils n’hésitent pas à ignorer les appels au secours afin de préserver leur sérénité. Des êtres sombres, magiques et déconnectés du réel. La seule chose réelle qu’ils possèdent : un corps ressemblant à celui d’un humain. Des monstres dans un corps d’homme, voilà ce que sont ses vampires.
En bref, on est face à une histoire haletante et profonde écrite dans un style clair et efficace. Nathy ne lésine pas sur la violence et la souffrance. Elle n’hésite pas non plus à rendre ses vampires détestables mais attirants tout à la fois, séducteurs et repoussants.