Alice Blood a récemment créé un site Internet où elle enjoint les vrais vampires à se manifester à elle. Elle reçoit comme attendu un volume notable de courrier, mais certaines des missives attirent plus particulièrement son attention. Comme cette lettre de mise en garde, postée à Barrow, en Alaska. Justement, quelques jours plus tard, elle fait la rencontre d’un jeune homme qui aurait survécu au massacre perpétré à Barrow par un groupe de vampire, il y a quelques années. Dans le même temps, les disparitions s’enchaînent parmi les Ainés. Il semble en effet que certains envisagent de mettre à bas le statu quo existant, et d’asservir une fois pour toute l’humanité.
30 Days of Night : The Beginning of the End est une mini-série qui s’intègre dans la continuité de 30 jours de nuits, la série imaginée à Steve Niles et Ben Templesmith. Ce nouvel arc, qui se déroule des années après les événements d’origine, introduit de nouveaux protagonistes qui ont d’emblée une place centrale dans le récit, à commencer par Alice Blood. La jeune femme à l’apparence plutôt convenue se révélera être rapidement beaucoup plus dangereuse qu’il n’y paraît, partie intégrante d’un groupe de l’armée qui se consacre à la lutte et l’étude et la protection des civils contre les vampires. Seul problème : jusque-là personne n’a encore eu l’occasion de se retrouver face à face avec une telle créature.
L’histoire est relativement bien menée, les trois trames parallèles semblant peu à peu converger les unes vers les autres. D’un côté, Eben et Stella, qui vivent à l’écart de la population de Barrow, maintenant qu’ils sont tous deux des vampires. De l’autre, Alice Blood et ses recherches. Troisième axe narratif : Paul et Jill, deux vampires qui ont décidé de s’imposer à la tête de leur espèce. Il y a donc aussi bien l’idée d’un gros changement à venir chez les vampires que celle que les humains commencent à avoir conscience de l’existence de ces derniers, et se préparent à la confrontation. Avec Alice et Eben dans l’entre-deux.
Je suis moyennement conquis par les dessins de ce premier tome. Quand on s’est habitué au trait de Ben Templesmith (essentiellement) sur la série, difficile de ne pas trouver que celui de Sam Kieth manque clairement d’homogénéité. Il y a quelques bonnes idées de mise en page, mais Sam Kieth (pourtant un dessinateur reconnu dont j’ai déjà eu l’occasion d’apprécier le dessin sur d’autres séries) peine ici à convaincre.
On retrouve les vampires de l’univers imaginé par Niles et Templesmith. Ils sont structurés autour d’un conseil des Ainés, qui prend les décisions et donne la direction à la communauté. Pour le reste, la confrontation entre Alice Blood et un vampire nous permettra de constater la rapidité à laquelle s’opère la transformation, après la morsure. Enfin, une fois détruit, le vampire ne laisse derrière lui qu’un tas de cendre duquel il est compliqué de tirer des informations.
Un nouvel arc qui attire par son scénario plus que par son dessin. C’est toujours agréable de retrouver le couple Stella / Eben, même si leur rôle reste assez lointain dans ce premier opus. Et c’est justement au moment où Stella décide de faire un pas vers Alice Blood que les choses prennent un tournant aussi tragique qu’inattendu.