Rendu malade par son récent retour d’entre les morts, Cal McDonal est contacté par Alice Blood, agent du FBI. Cette dernière a besoin de son aide pour débusquer Eben Olemaun, qui a pris la tête des vampires. L’agent du FBI avoue à Cal qu’elle a tué Stella Olemaun, laquelle empêchait jusque-là son mari de laisser sa part vampirique prendre le dessus. Aidés de Mo’Lock et du Détective Wheatley, ils vont devoir faire face à une menace à grande échelle qui étend rapidement son voile sur la ville de Los Angeles.
J’ai découvert 30 jours de nuits et Criminal Macabre à peu près à la même époque, les premiers arcs de chacune des séries de Steve Niles ayant été traduites en français, la première chez Delcourt, la seconde aux défuntes éditions Carabas. J’avais eu vent, il y a quelques années, de l’existence d’un cross-over entre les deux séries, mais je voyais mal comment le scénariste avait pu faire se rencontrer les deux trames. À la lecture de cet opus, je me rends compte que c’est avant tout parce que Delcourt n’a pas traduit la totalité de la saga 30 jours de nuits, car Steve Niles avait préparé ses personnages depuis un moment.
L’histoire nous met en présence d’un face à face entre Oben Olemaun, le flic héros du premier 30 jours de nuits (qui revient plusieurs fois par la suite dans la série en question, même si plus sous forme humaine), et Cal MacDonal, le privé habitué des questions surnaturelles. Si je suis moyennement convaincu par le revirement d’Eben (qui est difficile à comprendre en ayant juste lu les arcs traduits en France), je retrouve le personnage de Cal tel que je le connais, aussi tête brûlée que désormais beaucoup moins humain que dans ses premières enquêtes. L’histoire en elle-même lorgne du côté des insurrections vampiriques, à l’image des débuts de The Strain ou de Impaler (pour rester dans le comics). C’est certes classique, mais pour le moins efficace, sachant que pour le coup on se retrouve avec trois factions : les vampires, les humains et les goules.
En ce qui concerne le dessin, j’ai été agréablement surpris par le travail de Christopher Mitten. Le dessinateur a beaucoup travaillé pour Dark Horse (notamment sur Hellboy et son univers), ce qui rend peu surprenant l’influence manifeste de Mignola sur son style graphique. Le trait est anguleux et la couleur relativement sombre, ce qui n’empêche pas d’intégrer à ses cases un minimum de dynamisme sans en entacher la lisibilité.
Le côté vampirique est conforme aux bases posées par 30 jours de nuits depuis son premier opus. Les vampires ne sortent que la nuit, sont des créatures bestiales dotées d’une mâchoire de requin. La meilleure façon de les tuer est de leur couper la tête. Pour autant, on peut aussi les réduire en cendre. Mais il est à ce moment-là possible de ressusciter le vampire, à partir de ses cendres et de sang.
Un cross-over d’assez bonne tenue, même si c’est davantage la part Criminal Macabre qui l’emporte. On y retrouve avec plaisir Cal MacDonald, qui a fortement évolué depuis les premiers arcs de sa propre série.