Eben n’a pas supporté d’apprendre la mort de Stella, décapitée alors qu’elle était partie prévenir Alice Blood des dangers que cette dernière courait. Il décide de rejeter la position que lui et sa femme avaient maintenue depuis leur transformation, et de s’attaquer à l’espèce humaine. Première étape, Barrow. Le vampire raye la ville de la carte bien plus efficacement que le groupe de vampire qui avait essayé la même chose quelques années plus tôt. Pendant ce temps, le corps de Stella est récupéré par le FBI.
Un deuxième opus qui marque un tournant dans la série, avec le revirement d’Eben, qui de protecteur des humains et ennemis des vampires devient un monstre impossible à stopper, ivre de vengeance. Au début du tome précédent, le personnage semblait ruminer sa morosité, et s’être réellement coupé du monde, à l’exception de son lien avec Stella. Celle-ci morte, il assume pleinement son existence de vampire, bien décidé à voir ces derniers prendre le dessus et à réduire en bétail les hommes, avec lesquels il n’entretient plus aucun lien. J’avais déjà pu me confronter avec ce changement de taille, ayant lu un opus ultérieur de la série, mais force est de constater que ce choix narratif est à la fois surprenant et extrême. C’est une direction intéressante pour le titre, Eben ayant été le héros du premier arc, mais c’est aussi un peu trop rapide et jusqu’au-boutiste pour totalement convaincre.
En ce qui concerne le dessin, Christopher Mitten succède ici à Sam Kieth. Il a travaillé sur Criminal Macabre, dans l’univers d’Hellboy et sur La Planète des Singes. Pour le coup, je trouve son travail beaucoup plus homogène que celui de son prédécesseur. On sent dans le même temps l’influence de Mike Mignola dans les traits relativement vifs de son dessin.
Ce deuxième opus nous montrera que le corps des vampires peut être conservé après décapitation. Le lecteur aura également quelques bribes d’informations sur les Aînés, qui sont tous des vampires venus d’Europe. Ces derniers sont à l’origine des directions prises par la société des vampires, notamment dans leurs rapports à l’humanité.
Un tome qui se focalise sur Eben, devenu fou de rage lorsqu’il apprend la mort de Stella. Je ne suis pas totalement convaincu par ce basculement au niveau de la psychologie du personnage, mais je suis curieux de savoir quelle tournure va prendre le tout, maintenant que le personnage a l’ascendance sur la société des vampires (et qu’il semble bien partit pour amener ces derniers à mettre à leur botte l’humanité). A voir quel final nous réserve Steve Niles.