Retour à Barrow, petite ville perdue au nord de l’Alaska dont la population a été décimée par un mal mystérieux, il y a quelques années de cela. Brian Kitka, le nouveau shérif, s’installe avec son fils dans l’ancienne maison d’Eben et Stella Olemaun. À la veille d’un mois d’obscurité totale, les vampires se manifestent à nouveau, bien décidés à redevenir les légendes qu’ils n’auraient jamais dû cesser d’être aux yeux des humains. Mais quelque part, quelque chose, tapie dans l’ombre, ne semble pas près à les laisser faire…
Ce troisième album de la série de Niles et Templesmith nous fait replonger dans la froideur de Barrow. Les habitants, qui semblent s’êtres habitués aux raids annuels des vampires, vont cependant affronter une force prête à tout pour éradiquer la ville des cartes. On retrouve donc l’univers mis en place dans les deux précédents opus, le scénario étant à mon sens supérieur à celui du second tome. La survie est à nouveau le maître mot de l’histoire, les humains qui vivent à Barrow s’étant, au fil des années, préparés à affronter les buveurs de sang. Il y a bien peu de vampires charismatiques dignes de ce nom dans ce second opus, à la différence des deux premiers. On ressent cependant bien la rage d’une race affaiblie prête à tout pour retrouver sa puissance perdue, même si le final arrive de manière un peu rapide.
Le dessin de Templesmith est toujours aussi excellent, à mi chemin entre le photo réalisme et la peinture. Le trait est incisif, la couleur vraiment très bien pensée. La force de cette série repose énormément sur l’impact visuels des albums, car le dessinateur sait s’y prendre pour instaurer un climat de peur et de folie à ses planches. Les vampires sont donc une fois de plus dessinées avec maestria, l’auteur leur donnant un aspect davantage bestial qu’humain. Et quel délice de retrouver les teintes bleutées du premier opus.
Aucune nouveauté n’est apportée au mythe du vampire tel qu’il est déjà apparu au cours des deux premiers albums. Il s’agit de créatures de la nuit, qui prennent un aspect monstrueux quand le moment de se sustenter arrive. Rapides et armés de crocs et de griffes impressionnantes, ils ne semblent craindre que la lumière du jour ou la destruction pure et simple de la tête.
Un troisième opus qui s’avère supérieur au précédent, notamment en rapatriant l’intrigue à Barrow. Néanmoins l’ensemble est trop vite lu, et tout effet de surprise semble passé concernant la série, car même le final, aussi sympathique qu’il soit, n’est pas si surprenant que ça.