Quelques part en Transylvanie, les soldats d’un capitaine napoléonien qui viennent d’enterrer ce dernier cherchent un échappatoire, perdu dans les steppes. Dans les forêts d’Amérique du Sud, Gabriella de la Fuente voit sa survie menacée par les sauvages qui attaquent maintenant le camp du conquistador Hernan Torres, époux de la jeune femme. Mais que cherchent ces hommes et qui les dirige ? A Londres, Victor Thorpe hérite de la fortune de Lord Byron Cavendish. Alors que les vautours commencent déjà à lui tourner autour, cherchant un moyen de récupérer une part du pactole, le jeune héritier entend bien se faire respecter de tous.
J’avais trouvé les deux premiers opus de ce spin off de Je suis Légion hautement recommandables, je suis donc ravi de pouvoir dire que ce 3e tome est du même acabit. On retrouve donc, mises en parallèle, trois incarnations de Vlad Tepes, toujours en perpétuelle lutte avec son frère Radu. Une lutte qui les oblige à changer régulièrement d’hôtes, afin de poursuivre leur jeu sans fin du chat et de la souris. Et même si pour cela ils doivent détruire les vies de ceux qui les croisent. Le lecteur se retrouve donc plongé à nouveau dans un scénario sombre mais plus accessible que celui de la série mère, sans pour autant voir l’ensemble des tenants et aboutissants du récit se dévoiler trop rapidement. L’ensemble est aussi passionnant pour la trame de la série que pour le triple contexte historique qu’il propose.
Le dessin est toujours de très bonne facture, voire même supérieur à celui des deux précédents opus. Car si j’avais jusque-là quelques doute face au trait de Mario Alberti, cette fois-ci celui-ci parvient à me convaincre par la suite de son histoire en pleine débâcle napoléonienne. Son trait est certes particulier, mais la couleur et les visages torturés de ses personnages collent parfaitement à l’ambiance. Et une nouvelle fois, rien à redire du travail de Zhang Xiaoyu, qui s’attaque une nouvelle fois à la partie amérindienne de l’histoire, et à celui de Tirso, qui s’accapare la partie victorienne. trois dessinateurs aux styles très différents qui sont pour beaucoup dans la réussite de cette série.
Si le lecteur de la série d’origine, et des précédents opus des Chroniques de Légion, a déjà eu l’occasion de voir les deux frères en action, ce nouvel opus offre aux dessinateurs de nouvelles occasions de matérialiser les pouvoirs de Radu et de Vlad. Tous deux sont en effet capable de contrôler les être humains comme bon leur semble, et de prendre possession d’un nouveau corps quand le moment est venu, une prise de possession qui passe dans le détournement du sang de leur précédente incarnation. On assistera par ailleurs à la naissance de leur immortalité, à la cour du sultan au XVe siècle. A noter également un clin d’oeil assez savoureux à Bram Stoker, qui apparaît au cours de la partie victorienne.
Un troisième tome vraiment prenant, qui voit les différents personnages poursuivre leurs routes, et les confrontations entre Radu et Vlad approcher à chacune des époques décrites. Sans pour autant rechigner à revenir sur les origines de l’histoire.