Marjane est une jeune Ninn en passe d’accéder à sa majorité, et de pouvoir enfin sortir et frayer parmi les humains. Alors que l’anniversaire de son père est organisé sous Le Dôme de La Résidence, la communauté Ninn subit l’attaque d’un groupe d’humains plutôt bien renseigné. Laquelle attaque va laisser la jeune Marjane orpheline, en proie au désespoir. Mais les manigances de l’Édile, qui dirige les lieux, vont la pousser à redresser la tête et à chercher de l’aide en dehors de la Résidence, aidée par son majordome Andras.
Avec ce premier opus, Marie Pavlenko plonge le lecteur dans une saga d’urban fantasy jeunesse au cœur de Paris. Un Paris où les Ninns vivent en marge, confinés dans une immense demeure qui a toute l’apparence d’une ville-état inconnue des humains. Mais d’autres créatures et communautés surnaturelles évoluent également dans l’ombre, telles que les Lithomorphes, les Sybares, les Druides… un panthéon assez original (même s’il puise dans le folklore) qui offre une certaine fraîcheur à l’ensemble, dont la trame, si elle fait immanquablement penser à d’autres sagas Young Adult (je pense notamment à Vampire Academy, pour les jeux politiques des communautés de vampires), tire néanmoins son épingle du jeu par de petites touches d’innovation intelligentes.
Le style est fluide, l’histoire assez rondement menée, ce qui permet une immersion assez rapide du lecteur, et une lecture jamais ennuyeuse, notamment parce que l’auteur pose les différents camps en présence avec une bonne maîtrise des ambiances. Et si certains ressorts et rebondissements sont assez prévisibles, l’auteur distille son lot de mystères qui maintiennent intact l’intérêt jusqu’à la dernière page.
Niveau vampire, les Ninns sont donc au cœur de la thématique. Ils constituent une communauté cloîtrée, vivant au cœur d’une demeure à l’échelle d’une ville où n’évoluent que très peu d’autres créatures (en fait, quelques Humains). Ces vampires ont besoin de sang humain pour maintenir leur longévité, sang qu’ils parviennent à évaluer (pour la plupart d’entre eux) à l’odeur, comme des parfums. Il ne s’agit pour autant pas de non-morts, les vampires respirant. Ils sont pour autant difficile à tuer, sinon en leur enfonçant un pieu en plein cœur. Marjane se révélera quant à elle à part de la race Ninn.
Un premier opus prometteur, qui propose un univers de fantasy urbaine original, se déroulant au cœur de Paris et mettant en scène des créatures qu’on croise rarement dans le genre, et une relecture plutôt bien sentie de la mythologie vampirique. Vivement la suite !