1190, Tewkesbury, royaume d’Angleterre. A treize ans, Roland ne rêve que de voyages, de chevalerie et d’aventures. Seulement ses parents ont besoin de lui pour tenir l’auberge familiale. Il ne connaît le monde que par les gens de passage, et son meilleur ami, l’ennui, semble bien décidé à lui gâcher l’existence. La venue d’un Haut-Conteur au village va tout changer. Le prestigieux chasseur d’histoires et d’énigmes enquête sur les mystères de la forêt de Dan et sur les goules qui s’y cachent. Il ne craint pas les croque-cadavres et s’enfonce seul dans les ténèbres, nuit après nuit … mais un matin, il ne revient pas. L’histoire a-t-elle mangé celui qui aurait dû la raconter ? C’est ce que va tâcher de découvrir Roland… et peut-être deviendra-t-il lui-même Haut-Conteur ?
Ce jeune garçon va emmener les lecteurs (jeunes et adultes) dans une folle histoire qui commence par la disparition d’un conteur à la cape pourpre appartenant à un cercle très célèbre, les Haut-Conteurs. Cette disparition émeut tout le village, les plus forts se mobilisent et partent à sa recherche. Roland, plein de courage, part seul le retrouver. Il s’engouffre dans cette sombre forêt, infestée de loup mais aussi d’êtres fantastiques peu recommandable comme les goules. Le voilà parachuté dans une enquête qui le dépasse parfois.
Avec l’aide d’autres Haut-Conteurs, il va poursuivre un upyr, principal suspect dans la mort du maître. Il découvre également l’existence d’un vieil ouvrage dont les pages ont été disséminés dans divers pays d’Europe. Ce livre que l’on appelle le Livre des Peurs est très convoité. Certains sont prêts à tuer pour ne serait-ce en avoir une page !
Vampiriquement, nous voyageons en terres connues. Les vampires ou upyr répondent ici à des représentations classiques du mythe. Ce sont des êtres forts et rapides, qui peuvent ensorceler n’importe qui et se transformer. Ils ont bien sûr la capacité de transformer d’autres personnes soit en goules soit en vampire « demi-sang ». Cette différence est due à la quantité de sang échangé ou pas entre l’upyr et l’autre personne. Plus le vampire donne de son sang, plus il y a de pouvoirs transmis. Pour espérer tuer ou affaiblir un vampire, le soleil est un très bon allié mais également les objets sacrés et l’ail. Chose très intéressante, nous apprenons que les upyr sont des êtres ayant assisté à la crucifixion et que leur sensibilité aux apparences sacrées est apparu avec l’arrivé du catholicisme en Europe.
Nous suivons dans ce premier tome quelques personnages, en plus de Roland, il y a son père et 4 Haut-Conteurs. Ce petit nombre d’acteurs permet d’avoir des personnages plus recherchés et finis. Cela permet au lecteur de bien percevoir les différents caractères des personnages. Nous aimons suivre Roland dans ses réflexions et ses doutes ainsi que Mathilde, Haut-conteuse, qui aime bien gratifier Roland de nombreux surnoms, moqueurs mais également attachants. Nous apprenons les dons que développent les Haut-Conteurs, ce qu’ils recherchent et leur organisation.
L’intrigue se met doucement en place dès le 2ème chapitre. On ne ressent pas du tout de temps mort grâce à la narration qui est tantôt du point de vue de Roland, tantôt du point de vue de Mathilde (ou d’autres personnages). Le livre est adapté à un jeune public par le langage simple utilisé sans toute fois manquer de vocabulaire. Au contraire, le vocabulaire est recherché et colle très bien avec l’époque pendant laquelle se déroule le récit. Des informations et indices nous sont distillés tout le long de l’histoire sans toute fois nous priver de surprises. Le suspens est bien présent du début jusqu’à la fin. Une très belle aventure dont on est impatient de lire la suite. Les Haut-Conteurs ont leur site internet : www.haut-conteur.com.
L’histoire est très bien et le livre est magnifique. La couverture est agrémentée d’entrelacs celtiques et à l’intérieur du livre vous pourrez encore découvrir des dessins dont le traitement fait penser à des gravures.