Dans un monde ou l’existence de para-humain est connue du grand public, mais où le nombre de ceux-ci est très réduit, le professeur Takahashi rêve de rencontrer ces humains pas comme les autres. Alors qu’il effectue sa 4e rentrée des classes au lycée de Shibasaki, il a la surprise de remarquer que 3 élèves sont des para-humains, ou plutôt des demis, comme eux-même aiment à s’appeler. Il y a ainsi une dullahan, qui porte sa tête sous le bras, une vampire et une fille des neiges. Sans compter la nouvelle professeur de mathématiques, une succube. Takahashi va rapidement se prendre d’affection pour ce petite groupe très différent de ses fréquentations habituelles.
Freaky Girls est une nouvelle série publiée aux éditions Kana. Les créatures surnaturelles y sont présentées comme des mutants, issues de familles que rien ne prédisposait à une telle descendance. Ils sont très peu nombreux, mais le gouvernement les intègre à la population. Centré autour d’un personnage humain qui s’intéresse fortement à ces humains d’un autre genre, l’histoire permet donc à ce dernier comme au lecteur de découvrir l’une après l’autre les créatures en question.
Si le texte n’évacue par certains lieux communs (les relations ambigus qui naissent entre le professeur Takahashi et ses jeunes élèves, l’idée de prendre un lycée comme lieu principal d’intrigue), la mise en scène possède une certaine fraîcheur, et l’humour est assez léger pour fonctionner sans anicroches. Le tout permet de traiter assez finement le thème de la différence, du regard des autres comme de la perception de soi. Certes, on attend de voir comment tout cela va pouvoir se dérouler sur plusieurs tomes, passé cette introduction, mais il y a là matière à proposer quelque chose de différent des ouvrages habituels du genre.
Petos est scénariste et dessinateur. Sont style épuré se consacre davantage aux personnages qu’aux décors, la plupart du temps réduits au strict minimum. Le trait, quand il est utilisé pour donner vie aux personnages, est à la fois vif (plus en lignes brisées qu’en courbure) et homogène. Pour un premier titre, on a vu moins réussi.
Une vampire fait parti des jeunes femmes demi-humains qui étudient au lycée de Shibasaki. Par ses discussions avec son professeur, on apprendra qu’elle peut se passer de sang un certain temps (mais que sans celui-ci, elle finit anémiée), et n’a pas besoin de mordre des humains pour s’abreuver (l’état leur fournit une poche de sang par mois). Elle craint le soleil, et pour elle la morsure a une connotation sexuelle. Ce qui explique qu’elle ne s’attaque jusque-là qu’à des femmes, pour lesquelles elle ne développe pas de sentiments amoureux. A noter que la Dullahan est une créature du folklore celtique qui est apparue plusieurs fois dans les jeux vidéos Castlevania.
Un premier opus assez intriguant, qui pose un univers original (avec des créatures issues aussi bien du panthéon classique -vampires et succubes – que de mythologies moins connues (le Dullahan du folklore irlandais, la fille des neiges…). J’attends la suite pour voir où tout cela va nous mener, mais la série a le potentiel pour se démarquer de la production habituelle sur le sujet.