Alisa Perne est une vampire. Elle se rend à Las Vegas, une ville bien connue pour être particulièrement vivante à la nuit tombée. Malheureusement, quelqu’un au gouvernement a appris son secret en se procurant de l’ADN de vampire. C’est à Sita qu’incombe la tâche de sauver le monde. Elle doit pour cela parvenir à s’introduire au cœur d’une base militaire du Nevada pour empêcher un savant fou de créer une armée de buveurs de sang…
On renoue avec les aventures de Sita, la vampire âgée de plus de 5000 ans, là où le tome 2 nous avait laissés en suspens. Le redoutable Eddy Fender, qui s’alimentait du sang de Yaksha, n’est plus. Cependant, une nouvelle menace plane sur les têtes d’Alisa Perne et de Joel Drake, un ancien agent du FBI que la jeune femme a transformé à son image. Il semble que cette fois-ci, ce soit le gouvernement américain qui s’intéresse de près aux vertus fabuleuses recélait par le sang vampirique. Pour délivrer Joel retenu prisonnier dans une base militaire, Sita va se rendre à Las Vegas afin de manœuvrer à sa guise Andrew Kane, un scientifique ayant accès aux laboratoires.
Le roman évoque ainsi la possibilité de modifier artificiellement du sang normal, à partir d’un échantillon référence provenant d’un vampire. La finalité d’une pareille entreprise pour le cruel général Havor serait de constituer à terme une armée d’immortels. Il apparaît en effet que la reconstitution d’un ADN comme celui de Sita permettrait le croisement des genres humains et vampires afin de donner naissance à une nouvelle espèce plus proche du divin. Pour ce faire, l’opération serait réalisable à l’aide de cristaux de quartz qui placés dans une certaine position, changeraient le fameux code génétique. Si les scientifiques y voient un moyen d’accéder au pouvoir, Sita envisage en revanche la possibilité de redevenir mortelle et d’avoir un enfant.
Cela fait plaisir de retrouver le personnage d’Alisa Perne, héritière du démon Yaksha. Fonceuse et bagarreuse, l’héroïne au charmant minois n’en reste pas moins émouvante dans les sentiments qui l’animent, et ce malgré les siècles d’histoires et de déconvenues qu’elle compte à son actif. En proie au doute quant à la légitimité de son existence, à la mélancolie de ses amours perdus, Sita est toujours auréolée par la bénédiction de Krishna qui veille sur elle, en lui communiquant d’énigmatiques présages par l’intermédiaire des rêves. De son côté, Christopher Pike parvient toujours avec succès à tirer profit de l’aura charismatique de son héroïne.
Tapis rouge, 3e tome de la série La Vampire, est un bon roman. S’il n’a rien d’exceptionnel dans le fond et n’apporte presque aucun élément nouveau au personnage de Sita, exception faite de son désir de « normalité » qui s’affirme, l’intrigue principale se révèle simple mais sans temps mort. Un être cher va refaire surface, Sita invite le lecteur à revivre une tranche de son passé dans le Florence du XIIIe siècle en compagnie d’un mystérieux alchimiste… On retrouve également le personnage de Seymour, ami et biographe officiel de la vampire blonde. Ce dernier ne désespère toujours pas de se voir un jour à son tour transformé en immortel. Cette nouvelle aventure de Sita se termine à nouveau sur un cliffhanger et se révèle une lecture distrayante, même si la surprise et la tension des deux premiers épisodes ont tendance ici à s’étioler.
Que dire de plus que l’ami Asmodée n’aurait pas déjà abordé dans sa chronique ? On retrouve pour la 3e fois Sita, vampire pluri-millénaire, au coeur d’une intrigue riche en rebondissements. J’imagine a quel point cela doit être frustrant, pour ceux qui lisent la série au fur et à mesure des rééditions, de devoir attendre le tome suivant pour que le cliffhanger insoutenable de fin de tome soit enfin résolu.
Sans être non plus écrit dans un style inoubliable, La vampire procède du même charme que La communauté du sud de Charlaine Harris, notamment une trame relativement bien montée, et possède un argument de poids en la présence d’un mythe du vampire plutôt original, qui puise ses racines dans l’hindouisme.
C’est une fois de plus le sang de l’héroïne qui va être le pivot central de l’histoire. On apprend en effet relativement vite qu’un échantillon de sang de vampire est tombé entre les mains des militaires. De quoi créer des hordes de super-soldats aux yeux des militaires, mais ils ignorent en partie ce qu’ils ont entre les mains. L’héroïne semble par ailleurs avoir gagné de nouveaux pouvoirs après s’être abreuvé auprès de Yaksha, son créateur.
Un troisième opus toujours aussi prenant et sympathique, qui ne révolutionnera certes pas le genre mais propose à nouveau un moment agréable de lecture. Si on est certes moins surpris que lors des deux premiers tomes, qui s’aventuraient sur des sentiers originaux à travers leur utilisation du mythe du vampire (et leur explication de ses origines), on est pas moins rapidement accroché.