Le Goon et son copain Franky débarquent au sein d’un groupe de pacotille, qui se fait des films dans une crypte pouilleuse. L’un d’entre eux avait tenté de mordre sa voisine de 4 ans du dessous. Pour se venger, les gothiques habillés en violet invoquent une authentique déesse des ténèbres, afin qu’elle se repaisse du sang du costaud à la casquette.
Au milieu des hommages à tout ce qu’a fait la série Z, Eric Powell planque parfois de véritables récits prenants. Cette histoire courte (La femme vampire devait mourir) fait appel à une certaine image du vampire. Il s’agit du séducteur, de l’être éthéré, doté d’une beauté insolente, qui se nourrit de l’amour, ou plutôt du désir irrépressible de ses proies. Un être hypnotique, nimbé d’une aura étrange, qui suce l’âme de ses victimes. Pas de ratiches taillées en pointe, pas d’aulx accrochés au revers des vestons, mais un pieu en fer dans le cœur. Bien sûr, comme toujours dans The Goon, rien ne se passera comme prévu. C’est même la vampire qui sera émue par l’histoire intime du héros, lequel arborera un sérieux assez rare pour être noté.
Au-delà du caractère déjà décrit du vampire, Eric Powell s’amuse à installer une véritable ambiance à la fois lourde, irréelle et impalpable autour de sa jolie vampire. Une petite pique, en passant, à ceux qui se croient vampires, qui étudient la magie noire en traçant des pentacles sur le sol de la cave et fréquuentent les cimetières dans l’espoir de rencontrer un saigneur de la nuit. Une véritable réussite graphique, au service d’une histoire courte (20 pages) parmi les plus intéressantes de la série.