Tout ce qu’il faut savoir sur Dracula et les vampires Dracula, le sombre et sanguinaire héros du roman de Bram Stoker, est aujourd’hui une véritable icône de la culture populaire. Ce libre penseur, devenu l’archétype du vampire, incarne deux mythes à la fois : Faust et Don Juan ? l’immortalité et la séduction absolue. Quand les autres vivent en troupeaux, lui affirme, du haut de sa superbe, sa solitude millénaire.
Alain Pozzuoli est un des plus grands spécialiste français de Bram Stoker et de son roman Dracula. Déjà auteur de nombreux ouvrages et articles très complets sur le sujet, il s’attaque une nouvelle fois à cette œuvre phare du vampirisme en proposant une impressionnante encyclopédie sur le comte roumain et son émanation culturelle. L’auteur propose ainsi pas moins de 600 pages qui couvrent un très grand nombre d’œuvres, auteurs, supports, réalisateurs et autres acteurs qui ont approché de près ou de loin Dracula, depuis que Bram Stoker l’introduisit en littérature à la fin du XIXe siècle.
J’avoue que j’ai eu peur un instant que cette Bible Dracula ne soit au final qu’une nouvelle édition du Lexique du vampire du même auteur, publié par feu les Editions Oxymore (et avant ça chez Hermé sous le titre Guide du centenaire Dracula). Certes un certain nombre des articles de la Bible Dracula ont été repris de ce précédent ouvrage, mais Alain Pozzuoli a retravaillé la majeure partie d’entre eux, mettant à jour ses fiches bibliographiques, proposant de nouvelles œuvres ayant vu le jour depuis, et élargissant également l’horizon des œuvres abordées.
Au final, cette Bible Dracula est donc ne version mise à jour et fortement augmentée du Lexique du Vampire, l’auteur essayant de couvrir de manière exhaustive tout le spectre de l’oeuvre de Stoker, depuis les personnages du roman original jusqu’aux auteurs qui se sont essayés à proposer des suites. J’ai notamment eu l’agréable surprise de trouver un article pour le moins complet sur la série Anno Dracula et son auteur Kim Newman, véritable coup de cœur vampirique parmi mes lectures 2009.
L’ouvrage comporte également 2 groupes d’illustrations couleur hors-texte de bonne qualité, qui reprennent certaines des affiches et livres abordés au fil des articles. Les illustrations in-texte sont cependant absentes, seules des arabesques discrètes et quelques toiles d’araignées graphiques venant parsemer ça et là les pages de l’ouvrage. Je ne suis pas très fan de ce genre de mise en page qui à des petits côtés kitsch, mais elles ne tapissent pas non plus les pages, et savent donc s’effacer devant la pléthore de sujet abordés par l’auteur.
Force est par ailleurs d’avouer que l’auteur, dans un souci d’exhaustivité, ne se contente pas d’aborder les sujets et œuvres connues liées à Dracula. La version de Guy Maddin possède ainsi un article très complet, tout comme des oeuvres obscures comme le Dracula a Venezia avec Klaus Kinski ou le mythique Drakula Halala, qui précédé d’un an (1921) le Nosferatu de Murnau, et s’impose donc comme le premier long-métrage draculéen de l’histoire du cinéma.
Un ouvrage qui s’avère donc indispensable pour tout amateur de culture vampirique digne de ce nom. Si on retrouve certains articles des précédents lexiques sur Dracula signée par Alain Pozzuoli au fil des articles, il n’en demeure pas moins que celui-ci a fait un impressionnant travail de mise à jour et à énormément étoffé les articles proposés, faisant de ce respectable ouvrage de 600 pages une véritable encyclopédie sur Dracula.