Parmi toutes les créatures de l’au-delà, le vampire est un cas à part. Sa plus grande force est qu’il ne peut pas mourir puisqu’il est déjà mort Mais il peut cesser d’être non-mort, faute de sang ou s’il rencontre un chasseur de vampires. Le vampire n’est pas inhumain. Contrairement aux fantômes, il a un corps en chair et en os et entretient des rapports étroits avec les hommes. Il a besoin d’eux, de leur sang, de leur énergie, de leur vie. Et comme l’homme, il évolue et s’adapte à toutes les époques. Il a suivi ses avancées technologiques, il est passé de la littérature au cinéma, aujourd’hui il est devenu sympathique, humain, un être semblable à nous, en mieux. Nul doute que le vampire existera encore dans quelques siècles, mais certainement sous d’autres formes et d’autres aspirations…
L’expertise (et la plume) de Katherine Quénot commencent à être connu des amateurs de créatures fantastiques. Après s’être fait un nom avec Le livre secret des sorcières (gros succès en librairie), elle propose avec ce très bel ouvrage un dictionnaire complet sur le mythe du vampire. A l’image de la Bible Dracula d’Alain Pozzuoli, elle explore donc de manière alphabétique de très nombreux termes et idées liés au vampire et à ses différentes représentations. Si les incontournable article sur le sang, sur le Dracula de Stoker ou sur les crucifix sont de la partie, l’auteur a fait un travail remarquable d’actualisation du sujet, allant jusqu’à consacrer des entrées à la Bitlit, au Salon du vampire (ce qui ne peut que me réjouir, en tant que co-organisateur) ou encore à Jean Marigny. Une exhaustivité qui suscite d’emblée le respect, et montre une ouverture rare sur l’ensemble des formes qu’a pu prendre le mythe depuis sa naissance jusqu’à son entrée dans les oeuvres de l’esprit.
En sus de tout cela, Katherine Quénot rassemble par ailleurs ici un nombre rarement vu ailleurs d’affaires vampiriques bien moins connues que les cas de Peter Plogojoviz et d’Arnold Paole (qui ont malgré tout leur place dans les articles correspondants). A noter que l’auteur dresse enfin au fil des pages un bestiaire exhaustif des différentes créatures vampiriques par région du monde, détaillant les croyances liées à chacune de ces créatures. Un travail de fourmi qui montre un souci du détail et de l’exhaustivité qui frise à la monomanie, chose dont on ne peut que se réjouir sur Vampirisme.com.
Difficile de résumer comment le mythe du vampire est abordé dans l’ouvrage, étant donné que l’auteur a pris le parti de dérouler l’ensemble des visages pris par les créatures que nous affectionnons. Depuis leur apparition dans la mythologie et le folklore, jusqu’à leur appropriation par la littérature le cinéma, l’auteur aborde donc les caractéristiques, lieux, personnages historiques et fictifs, livres et films qui ont constitué ou constituent encore les buveurs de sang. Sans négliger les déviances qui en ont découlé, les criminels vampiriques connus (et certains moins connus) ayant droit à leur article.
Un ouvrage d’une lecture très agréable, autant sur le fond que sur la forme. Même si le partie pris encyclopédie / dictionnaire peu avoir quelque chose de rebutant sur la longueur, Katherine Quénot confirme son habileté à marier vulgarisation et souci du détail. Le tout rehaussé par un ouvrage à la maquette réussie, autant au niveau de la texture des pages que des illustrations qui accompagnent le contenu.