Jaz Parks est une jeune femme au service de la CIA pour lequel elle officie en tant que nettoyeuse. Malgré sa fâcheuse tendance à systématiquement pulvériser les véhicules en sa possession, elle fait partie des éléments les plus efficaces de l’agence. Pour des raisons qui échappe dans un premier temps à cette tueuse de choc, son supérieur va l’obliger à faire équipe avec Vayl, meilleur élément de leurs services mais surtout puissant vampire aidant à maintenir la paix mondial. Réfractaire tout d’abord à cette alliance, Jaz ne tardera pas à s’attacher peu à peu de son coéquipier non-mort.
La mission que cette fine équipe se voit désigner consiste à démanteler un réseau terroriste connu sous le nom de « Fils du paradis ». Mais éliminer Mohamed Assan, le célèbre chirurgien esthétique à la tête de cette secte, va s’avérer bien plus ardu que prévu lorsque le groupuscule va se révéler entretenir des relations étroites avec l’une des organisations les plus dangereuses qui soit : « Le Rapace », mouvement radicale prônant de façon particulièrement virulente la domination vampirique sur la planète entière. La conception d’un virus visant rien de moins qu’à détruire une bonne partie de l’humanité représente la menace majeure à endiguer. Et la présence de vampires aussi redoutables que cruels dans les rangs des méchants de service ne va guère faciliter le travail de Jaz et son coéquipier.
La lecture de cette aventure de Jaz Parks se révèle riches en action et en multiples rebondissements. N’empêche pourtant que les nombreuses similitudes entre la série de Jennifer Rardin et celle de Laurell K Hamilton (Anita Blake) peuvent difficilement passer inaperçu. Leurs héroïnes respectives évoluent toutes les deux dans un univers dangereux, peuplé de créatures aussi fantastiques que redoutables et au milieu duquel les vampires tiennent une place prépondérante. Á l’image de l’exécutrice de St Louis attaché à son chère Browning, Jaz n’hésite pas à recourir à son Walther PPK affectueusement surnommé « Chagrin » afin de se dépêtrer des nombreuses situations à risques dans lesquels elle a le don de se mettre. Le club du « Cadavre Rieur » se trouve quand à lui éhontément supplanté par le « Zombie Club », nom de substitution qui ne trompera bien évidemment personne. Caractère bien trempé, vie affective au point mort, pouvoirs latents faisant graduellement leur apparition… Jaz Parks copie carbone d’Anita Blake alors ? Heureusement non !
Certains éléments sauvent la petite nouvelle du statut de simple clone. D’abord, elle a des relations fréquentes avec sa famille, chose plutôt rare pour les héroïnes en vogue qui ont plutôt tendance à être décrite comme des solitaires endurcis. Ensuite, son passé chez les « Helsingers », une brigade anti-vampires dont elle était le leader, est fort judicieusement trouvé. Là où par contre le bât blesse, c’est au niveau du charisme des personnages secondaire. Vayl est loin d’égaler la classe insolente d’un Jean Claude. Pas mystérieux pour un sou, ce dernier manque de consistance, tant au niveau de ses réactions que de ses motivations. Les ennemis de Jaz, bien que redoutables, ne sont pas mieux lotis, souvent aussi attachants qu’un pétard mouillé.
Pour finir, on notera que le style de Jennifer Rardin a du mal à retranscrire l’indispensable touche de sensualité qui est généralement bienvenue dans ce genre de récit. Pourtant, malgré tous les points négatifs relevés, la lecture de cette première aventure de Jaz Parks se révèle indéniablement agréable à suivre dans son ensemble et laisse une bonne impression, à l’image d’un épisode de la série TV « Alias » dont elle emprunte là encore certains éléments. On en arrive même finalement à apprécier son héroïne casse-cou qui à coup sûr, ne pourra que plaire aux nombreux amateurs de ce genre d’histoire.
Si ce premier tome de Jaz Parks n’est au fond pas désagréable à lire, il n’en reste pas moins que cette introduction à l’univers de Jennifer Rardin n’est pas des plus inoubliables. L’action ne manque pas, mais elle se fait au détriment de la psychologie des personnages, qui frisent l’archétype, entre la jeune tête brûlée des services secrets et le ténébreux vampire avec qui elle va faire équipe.
Autre petit point noir : la difficulté de se démarquer des références. Jaz Parks baigne d’emblée dans une ambiance à mi-chemin entre Alias (la série TV) et Anita Blake (une série avec laquelle de nombreux parallèle sont possibles, même si Jaz apparaît plus humaine, car plus proche de sa famille).
Si des aspects vampiriques comme la relation entre Jaz et Vayl autour du don de sang ne sont pas des plus originales, certains clins d’oeils de l’univers son assez savoureux. A l’image du nom des équipes de chasseurs de vampires : les Helsingers (Van Helsing n’est pas loin).
Un premier tome qui se laisse lire, mais ne propose pour le moment rien de très novateur, malgré des rebondissements assez endiablés. A voir si par la suite les personnages et l’univers parviendront (ou pas) à se détacher de leurs influences.
Si James bond avait été américain, il aurait travaillé pour la CIA. S’il avait été une femme, il se serait appelé Jaz Parks. Voilà qui résume assez bien le personnage créé par la regrettée Jennifer Rardin. Jaz Parks est en effet intelligente, douée pour le combat au corps à corps, le tir, les déductions, elle dispose d’un solide sens de l’humour et d’un charme fou. Elle a juste ce quelque chose de magique en plus qui relègue James Bond dans la catégorie terre à terre alors qu’elle est purement une créature fantastique.
Sensitive, elle a une perception particulière des vampires, dont elle sent l’odeur, pas toujours agréable, elle voit aussi les âmes, les auras… Elle dispose aussi d’une faille qui va se révéler peu à peu, une blessure secrète qui l’empêche d’être pleinement vivante. A ses côtés, un vampire multi-séculaire, Vayl, sexy et viril, dont on perçoit aussi un chagrin ancien mais vif. C’est là que les choses se gâtent. Ils travaillent ensemble, sont dépendant l’un de l’autre bien au-delà de l’aspect professionnel, mais ne peuvent aller plus loin, bien que leurs sentiments se renforcent chaque jour. Aucun des deux n’a vraiment fait le deuil.
Jennifer Rardin nous permet de voir au-delà de l’amour interdit par la simple bonne conscience ou pour ménager le suspens. Jaz et Vayl décident à proprement parlé de s’interdire cette relation qui pourrait altérer leur souvenir, leur passé, ce qui rend l’attente plus rageante, plus compréhensible néanmoins, et donc plus palpitante. De gadgets high tech en magie ancienne, tous les élèments se conjuguent pour mêler le présent et l’actualité aux conflits et aux forces qui régissent le monde depuis qu’il est monde.
D’autant que l’on dispose d’une galerie de personnages secondaires prompts à réjouir nos papilles littéraires. Un détective privé plutôt pas mal, une voyante qui en sait long, des méchants complètement pourris, des idiots totalement manipulables et une maitresse vampire à la jalousie maladive sont là pour insuffler une action menée tambour battant tandis que les membres de la famille de Jaz, que l’on découvre uniquement par le biais de ses conversations téléphoniques, apportent une touche de sensibilité et d’humour.
Vayl est un vampire particulier. Employé par la CIA c’est un super agent secré, qui n’hésite pas à tuer ses alter égo au nom de la sécurité nationale voire mondiale. Originaire d’Europe centrale, c’est un ancien « rom », maudit par les siens. Pour survivre, il ne tue pas mais se fournit à une source volontaire ou boit des poches de sang. Les vampires de Jennifer Rardin ne vivent que la nuit et restent prostrés dans une sorte de coma le temps de la journée. Si un pieu les atteint en plein cœur ou si on leur coupe la tête, ils disparaissent en un tas de poussière. Comme les humains, il y a des vampires plutôt bons et des vampires qui penchent du côté obscur… Le duo doit alors faire face à une secte qui menace de détruire le monde humain pour mieux le contrôler. Une autre menace, sous-jacente, le Rapace, semble être un fil conducteur prompt à nourrir les différents tomes de la saga.
Le tome un des aventures de Jaz Parks est plutôt encourageant donc. Le style de l’auteur est assez sympathique, bien que l’histoire souffre parfois de quelques longueurs. C’est un des seuls points qui soit négatif. Le rythme n’est pas très régulier. Mais on pardonne volontiers ce détail pour un tome 1. J’attends donc le tome deux qui permettra de confirmer la bonne réputation de ce premier opus, Jaz Parks s’en mord les doigts.