C’est une mission sans précédent pour Jaz Parks et Vayl, son chef. Cette fois-ci, il n’est pas question de simplement anéantir les méchants puis de prendre la fuite. Ils doivent agir sous couverture avec leur équipe : une médium, un interprète et un expert en armement. C’est la première fois qu’une opération de ce genre s’organise ainsi. Leur objectif est de mettre la main sur le Magicien, un puissant nécromancien qui figure sur la liste rouge de la CIA.
Le seul problème est que la jeune femme et le vampire doivent en plus démasquer une taupe infiltrée au sein de leur rang. Comme si cela ne suffisait pas, une meute de Pillards, des créatures capables de dérober les âmes, ne cesse de les harceler. Sans parler que Vayl est devenu la cible de Zarsa, une voyante désireuse de s’approprier ses pouvoirs vampiriques, quel qu’en soit le prix…
Plus que jamais placé sous le signe de l’action, ce troisième opus de la série Jaz Parks prend la ville de Téhéran comme terrain d’aventure. Fidèle à l’atmosphère imposée dans les volumes précédents, les péripéties orientales de notre agent secrète et de son chef-vampire sont toujours rythmées tambour battant. Combats, filatures et dialogues sans subtilité mais dynamiques servent de toile de fond à une intrigue relativement mince. L’ambiance espionnage où les armes ont la part belle ne se révèle à aucun moment capable de surprendre le lecteur.
Vayl, le supérieur de Jaz, est toujours à la recherche de ses fils. Il endosse le rôle de vampire ancien et redoutable qui ne peut toutefois se passer de l’assistance de son avhar, en d’autre terme sa servante. L’histoire révèle qu’un certain délai est nécessaire à un buveur de sang pour transformer un humain à son image, délai qui peut aller de quelques semaines à plusieurs mois. Les capacités vampiriques de Vayl sont surtout évoquées dans le cadre de ses combats. Les liens psychiques qui unissent l’immortel à Jaz sont fusionnels, ce qui les rapproches fatalement l’un de l’autre. Ses spécificités de non-mort sont fidèles au mythe : répulsion face au soleil, besoin de sang, capacités physiques accrues… Le regret tient surtout à ce que le personnage manque de consistance en se montrant bien plus fade que nombre de ses congénères d’autres séries du même acabit.
Dans le registre bit-lit, Jaz Parks est loin de pouvoir revendiquer le statut de fleuron. L’œuvre de Jennifer Rardin respecte les canons du genre, avec une héroïne pleine de fougue et de caractère, des prétendants qui papillonnent dans son sillage, et une galerie de personnages relativement fournis. Ceux-ci ne sont pas toujours des plus intéressants, on peut même dire que pas mal sont dénués de charisme. L’action à outrance peut s’avérer lourde au fil des pages, surtout avec le ton peu crédible qui est employé. Le principal défaut reste sans doute le style plat, insipide développé par l’auteur. Mord à crédit n’est pas un mauvais bouquin, loin de là, même si une certaine impression de déjà vu ne nous quitte pas. L’histoire se veut trépidante et vivante, on peut même dire qu’elle possède son aura propre… néanmoins elle ne gagnera pas les faveurs des amateurs les plus exigeants. Bref, une lecture qui n’a rien de prioritaire.