En 521 après Jésus-Christ, Lesser Blackthroat est un assassin vampire au service d’une secte secrète rattachée à l’Eglise catholique. Doublant ses employeurs, il met la main sur un parchemin très ancien qui indique l’endroit où reposerait le sang du Christ, seul remède hypothétique à la malédiction qui est la sienne. De nos jours, en 2005, Marco Esperanza découvre enfin, après des siècles d’emprisonnement au fond de la mer, où se cache Blackthrot, bien décidé à lui faire payer 500 ans de torture au fond des mers et le meurtre des siens. Mais Marco Esperanza est-il réellement celui qu’il dit être ?
Deuxième volet pour cette saga mêlant vampire, piraterie et vengeance. Et pour le coup, si l’effet de surprise n’est plus là, et que le scénario prend ses distances avec la piraterie, l’ensemble reste cohérent et réserve de nombreuses surprises au lecteur. A commencer par le personnage principal, qui s’avère nettement plus contrasté que ce qu’on pouvait penser. De même pour le capitaine Blackthroat, sur lequel s’ouvre ce deuxième recueil, dont on apprend ici une partie du passé, au service d’une secte de vampires évoluant dans l’ombre de l’Eglise de Rome.
J’ai quand-même un tantinet moins accroché à cette suite. Les revirements des personnages, s’il permettent de casser le côté un peu archétypal de ces derniers, n’étant pas toujours convaincants. Malgré cela et quelques longueurs, l’ensemble reste plaisant à lire. Si le scénariste brasse des thématiques déjà rabâchées (les vampires et l’Eglise catholique, le sang du Christ…) il le fait sans surenchère, ce qui permet de ne pas noyer l’ensemble au milieu d’un trop-plein indigeste (et vite ennuyeux en général).
Le dessinateur a beau avoir changé entre les deux tomes, et le trait de cette suite se faisant plus homogène, je regrette (du moins durant les premières pages) le trait de Salgood Sam, plus torturé (la mise en situation du précédent opus étant un bon exemple de ce dont il était capable, même si tout cela manquait d’homogénéité). Néanmoins, Paul Harmon conserve ici un dessin assez proche : un trait relativement réaliste (même si davantage), du dynamisme et une mise en couleur essentiellement effectuée dans des tons ocres.
Concernant les vampires, on découvre l’existence d’une secte de vampires qui agit en marge de l’Eglise Catholique. On apprend également que le sang du Christ serait en mesure de guérir la malédiction du vampire. Pour le reste, on est toujours face à des buveurs de sang qui craignent la lumière du jour et doivent se nourrir de sang pour survivre. Pour empêcher leurs victimes de renaître en tant que vampire, il s’avère par contre nécessaire de leur ôter le coeur avant de les tuer. A noter également que les armes bénies (ou fabriquées à partir de matériaux qui le sont) forment des blessures que même le sang ne permettra pas de soigner.
Au final, une suite certes un léger cran en-dessous du premier tome (notamment parce que l’effet de surprise n’est plus là) mais qui reste sympathique à lire. A voir comment le 3e opus, qui clôt la série, se termine pour pouvoir juger dans l’ensemble.