À 16 ans, Amélia vit seule, sa mère l’ayant envoyé loin de la maison pour qu’elle poursuive ses études dans un établissement réputé. Sans amis, la jeune fille est le souffre-douleur d’un petit groupe de camarades. Elle ne trouve le refuge que dans la lecture, ayant pris ses habitudes dans une bibliothèque. Elle y a très tôt noté le manège d’une jeune femme qui n’y met les pieds qu’à la tombée de la nuit. Invariablement, le bibliothécaire la conduit dans une pièce à part, dans laquelle elle semble être la seule à pénétrer. Un jour, alors qu’elle essaie de pénétrer dans la salle, le bibliothécaire lui barre le passage. Mais il s’efface rapidement à la demande de la visiteuse nocturne.
Bloodline Symphony est une série originale publiée par les éditions H2T. Il ne s’agit donc pas d’une traduction, mais d’un projet dont cette édition française est la première publication. La maison d’édition, qui existe depuis 2016, prépublie au préalable ses titres sur le site WeeklyComics. Elle a intégré les éditions Pika en 2018. Si à ce jour le catalogue d’H2T compte une petite dizaine de séries ou one-short, Bloodline Symphony est leur première incursion dans la thématique du vampire.
Ce premier tome se focalise essentiellement sur le personnage d’Amélia, une jeune lycéenne qui vit séparée de sa famille. D’emblée, on comprend qu’elle n’est pas heureuse de cette situation, mais qu’elle accepte son sort. Et si les premiers segments n’ont rien de surnaturel, le quotidien d’Amélia va rapidement basculer à partir du moment où elle pénétrera dans la pièce mystérieuse que renferme la bibliothèque où elle passe la majeure partie de son temps. L’ambiance est assez réussie. Les auteurs parviennent à donner à ces premiers temps d’intrigue quelque chose de très gothique, tout en ancrant leur récit dans un monde urbain et réaliste. L’ingénuité du personnage principal est très classique, mais les éléments disséminés çà et là semblent annoncer une certaine complexité dans l’intrigue.
Je serais un peu plus nuancé sur le dessin. Dans l’ensemble, les traits sont homogènes et on reconnaît facilement les personnages d’une scène à une autre. Pour autant, il y a parfois des sautes qualitatives. Reste que si les codes graphiques sont clairement influencés par la production manga actuelle, le visage de certains personnages, notamment Apnéa et Rachelle, me font aussi penser à des séries comics comme Cybersix, voire Crimson pour ce qui est des traits assez anguleux des personnages.
Au niveau de la figure du vampire, on comprend rapidement que deux types de buveurs de sang coexistent dans cet univers. D’un côté les sangs purs, dont un parent est un vampire, de l’autre ceux qui sont transformés de leur vivant, après un échange de sang. Dans les éléments de l’univers qui se dévoilent peu à peu, on apprend également qu’au sein de la société des vampires, il y a une importance relative accordée à la lignée à laquelle appartiennent les vampires. Et que la plupart des sangs purs sont issus d’une mystérieuse reine.
Ce premier opus, s’il s’engage dans des sentiers relativement balisés, n’en a pas moins attisé ma curiosité. Comme d’habitude, il faudra sans doute quelques tomes avant de se faire une idée plus complète sur la série.