Depuis une vingtaine d’années, une série d’ouvrages, de romans, de films à succès attirent l’attention sur les vampires. Mythe, imagination et goût du fantastique dans le domaine de la peur, religion satanique? Fiction ou réalité? Le vampirisme relève, semble-t-il, d’une psychopathie presque obsessionnelle qui rappelle un peu l’antique nécromancie. Mais le plus étrange est de constater l’unicité de la notion de vampirisme, tant par sa tradition légendaire que par ses traits essentiels, aussi bien dans l’histoire que dans la fiction, au point qu’il est permis de parler d’une véritable philosophie du vampirisme. C’est à la recherche de celle-ci, à travers toutes ses manifestations, que nous conduit l’auteur de ce livre captivant.
Un ouvrage généraliste sur le sujet des vampires qui est loin de valoir les références du genre. Après avoir fait le point sur les vampires animaliers à travers un chapitre intéressant, l’auteur s’attache aux origines du mythe (notamment à l’épidémie du 18e siècle) est en effet quasi entièrement citée d’ouvrages comme celui de Tony Faivre (qui est abondamment repris). L’auteur nous passe donc en revue les désormais classiques cas d’Arnold Paole, de Medgeva, etc. sans réellement apporter de nouveaux éléments à l’ensemble. Qui plus est toute la partie historico-mythique est remplie d’erreurs grossières (faire des turcs les maîtres de la ville de Sigishoara, parler d’Ornella Volta comme un homme, etc.), et on compte également au rang des chapitres de l’ouvrage un résumé de 10-15 pages complètement inutile du roman de Bram Stoker.
La dernière partie de l’ouvrage est consacrée à la relation entretenue par le mythe du vampire est l’ésotérisme, notamment l’intérêt suscité par les vampires chez les Rose-Croix et d’autres groupuscules mystiques (comme la Golden Dawn à laquelle aurait appartenu Bram Stoker). L’ensemble n’est pas inintéressant, et est ponctué de nombreux extraits de textes donnant d’intéressantes pistes de compréhension du mythe vampirique sous l’éclairage de la quête d’immortalité, mais l’ensemble est trop hétéroclite pour être réellement captivant de bout en bout.
On retiendra quelques passages intéressants à cet ouvrage, ainsi qu’une filmographie en Annexe grandement détaillée, mais l’ensemble pêche par manque de cohérence et par la présence de fautes grossières qui auraient pu être évitées.