Miss Austin continue son enquête en pleine jungle amazonienne, à la recherche de l’étrange créature dont les photos ont atterri sur le bureau de son supérieur, à Londres. Les anciens nazis approchent également du but. Alors qu’ils subissent les attaques des Amérindiens, celles-ci cessent brusquement, et c’est justement l’étrange humanoïde qui fait son apparition. Aux États-Unis, on continue de suivre le périple des deux passionnés de Bram Stoker, qui remontent la piste d’une mystérieuse pierre, déterrée quelques années plus tôt en pleine Transylvanie.
Ce quatrième opus voit la fin de cette nouvelle saison d’Amazonie approcher à grands pas. Il ne reste en effet plus qu’un tome pour clore les différentes intrigues que Rodolphe a initiées depuis l’arrivée de son héroïne sur les traces d’une mystérieuse créature. Rapidement, ce cycle a flirté avec la nazisploitation, et ce n’est pas ce nouvel opus qui va démentir ce parti pris. En effet, les retrouvailles entre l’humanoïde hydrocéphale et l’un de ses anciens « amis » donnent lieu à plusieurs flash-back qui nous ramènent à l’époque de la gloire du régime aryen. Notamment au moment où un officier du Reich découvre le potentiel de la créature. Finalement, en raison de ces choix au niveau du scénario, et de l’approche du surnaturel qui est fait dans le récit, on sent bien la patte de Rodolphe (que j’avais pu découvrir il y a des années à travers le premier cycle de Dock 21).
Au niveau du dessin, les habitués du coup de crayon de Léo ne seront pas surpris. Végétation amazonienne oblige, le dessinateur d’Aldébaran s’en donne à cœur joie pour donner vie à la forêt, et sa palette de couleur s’y accorde à merveille. Pour autant, j’ai toujours un peu de difficulté avec sa manière de traiter les corps féminins, et il y a une nette tendance chez lui à décliner ses personnages en archétype (Miss Austin ressemble vraiment beaucoup à Kim).
Ce tome ne creuse pas franchement les liens avec le Dracula de Bram Stoker. On retrouve les deux protagonistes, et on apprendra que la créature hydrocéphale (qui répond au nom de Jo) serait née en Transylvanie. Les raisons de sa difformité et de ses pouvoirs pourraient être liées à la pierre.
Un quatrième opus qui annonce une fin toute proche, à mesure que les différents protagonistes s’approchent chacun de leurs buts. On comprend dorénavant plus clairement les liens entre chaque trame, mais il reste encore des zones d’ombre notables. J’attends surtout de voir comment tout cela va s’emboîter avec la partie vampirique du récit, qui a été quelque peu laissée pour compte depuis le premier tome.