De nombreuses années après l’épidémie qui a transformé une large partie de la population en zombie, la société humaine s’est cloisonnée dans les villes. Alors qu’elle fait des recherches sur l’intelligence des zombies, qui ne semblent pas tous être les décérébrés qu’on croit, une scientifique va également découvrir les mystères que dissimule la classe supérieure qui régit la survie du peuple. D’autres races de créatures seraient-elles tapies dans l’ombre ?
George A. Romero revient une nouvelle fois à l’univers qu’il a bâti depuis La Nuit des morts-vivants, choisissant ici le format comics, tout en plaçant ce nouveau récit plusieurs années après sa trilogie originale. Il n’en oublie pour autant pas de faire référence à son œuvre originelle, l’héroïne se trouvant être la sœur de Barbara. Approfondissant la fin du film, il tire la matière première de ce nouvel arc qu’est Empire of the Dead, posant les questions de la mémoire et de l’intellect des zombies. Pour le coup, c’est assez bien amené et plutôt intéressant.
Reste donc l’idée d’intégrer à tout cela des vampires. Et là dessus, on peut surtout reprocher à Romero de tomber dans les poncifs du genre, les bêtes à crocs devenant l’élite qui maintient d’une poigne de fer ce qui reste de l’humanité. Tout en saupoudrant là-dessus les luttes intestines que peuvent se livrer les différents vampires pour prendre le pouvoir. De base, l’intégration d’autres créatures surnaturelles était certes novatrice dans cet univers, mais pourtant il est quelque part frustrant de voir que le réalisateur de Martin (une variation particulièrement originale sur la figure du vampire) se contente de rester aussi simpliste dans son approche.
Le dessin a un côté pulp pas désagréable, qui rappelle l’ambiance pulp d’un Turf. Assez sombre, sans surenchère au niveau de la couleur, le trait est maîtrisé et remplit parfaitement son office. En fait, rien de très novateur ni de très remarquable, mais un découpage dynamique et réussi, qui ne vient en rien perturber la lecture.
On est donc en présence de vampires classiques, mis à part qu’ils peuvent se déplacer en pleine journée. Ils ont besoin de se nourrir de sang, et choisissent essentiellement des créatures du sexe opposé. Et si la ligne directrice est davantage de ne pas laisser de victimes derrière eux, il est difficile pour ces buveurs de sang de refréner leurs instincts.
Un premier opus qui s’avère davantage intéressant pour sa part zombiesque que vampirique, beaucoup trop (pour le moment ?) classique, que ce soit dans sa mise en scène ou dans les métaphores qu’elle suggère, pour être vraiment accrocheuse. J’attends néanmoins la suite avec impatience.