Je suis un buveur d’encre depuis ce fameux jour où Draculivre, un ancien vampire devenu allergique au sang, m’a mordu. J’aspire le texte des livres à l’aide d’une paille. Un vrai délice ! Je vis les histoires que je bois. Mais ce que je préfère par dessus tout, ce sont les fautes d’orthographe ! C’est aussi fort que du piment dans le couscous ou de la moutarde avec de la viande froide. » Oui, mais l’abus de fautes d’orthographe est dangereux pour la santé. Elles sont à consommer avec modération pour les buveurs d’encre. Or, Draculivre a une attitude étrange. Odilon le soupçonne d’être devenu accroc aux fautes. Il décide de sauver le vieux vampire…
Un autre petit roman dans cette série qui voit Odilon enquêter sur la possibilité que Draculivre soit mis en danger par son intégrisme contre les fautes d’orthographes. On retrouve donc l’ex-vampire reconverti en buveur d’encre, sa nièce Carmilla, les parents de celle-ci et d’autres personnages déjà croisés dans les précédents tomes. Odilon est devenu, depuis le premier tome, un buveur d’encre à part entière. Ici, c’est le lien entre les textes et les fautes d’orthographes qui peuvent y être présentes qui est exploré. Comme à son habitude, Eric Sanvoisin se joue des références et des genres, mâtinant son récit autant de fantastique que d’un soupçon d’enquête. Et une nouvelle fois, c’est très bien vu. La plume de l’auteur est toujours ausis agréable à lire, à la fois simple et emprunte d’un amour certain pour la langue et ses aspérités.
Les illustrations d’Olivier Latyk collent bien à l’histoire et permettront sans nul doute aux enfants (qui sont les lecteurs visés par cette série) de se plonger dans cet univers inventif qui détourne les codes du fantastique pour explorer un univers original et ludique, où les livres et les textes ont une place centrale. Les personnages sont dessinés de manière simple mais très agréable, avec des couleurs pastels du plus bel effet.
Niveau vampirique, on apprends au final peu de choses dans ce nouvel opus. Les buveurs d’encre semblent s’être regroupés dans la ville de Dracuville, où ils peuvent laisser court à leur penchant pour l’ingestion de l’encre des livres. Leur cité est une sorte d’immense cimetière (on a à faire à des vampires après tout), où chaque famille possède son caveau. Les vampires ont troqué le sang pour l’encre, qu’ils ingère à la paille, ce qui ne les obligent plus à mordre des victimes humaines pour s’abreuver de leur sang.
Ce volet de la série permet à Eric Sanvoisin de faire repartir le lecteur à Dracuville, pour y retrouver une galerie de personnages que les initiés ont déjà rencontré dans les tomes précédents. L’histoire mélange une fois de plus jeu sur les genre littéraires et la langue française, ce qui donne un côté ludo-éducatif bien vu, sans trop en faire, à ce nouvel opus. Bref un savoureux petit livre jeunesse, à l’instar de l’encre avec laquelle il a été imprimé 🙂