Edmond est parvenu à mettre la main sur Icare, et à le convaincre de le suivre. Le vampire amnésique se retrouve alors face à Lucia Nera, qu’il a l’impression de connaître depuis des éons. Des images de l’antiquité romaine commencent à émerger dans ses souvenirs. Mais Lucia attend aussi la visite de Lady Blackbird, qui fait des recherches sur l’origine d’étranges mouvements financiers, jusque-là réalisés à l’insu des Héritiers. Pendant ce temps, l’enquête de Yumiko progresse, à la faveur des victimes que la lutte entre Icare et Edmond a laissées dans leur sillage.
Après un premier tome qui posait le contexte et les différents camps en présence, voici arrivée le moment de la confrontation finale et des révélations. L’heure est venue pour Icare de découvrir qui il est, et ce que cache son amnésie. Mais Lucia Nera est-elle réellement une personne de confiance ? Car ses retrouvailles avec Lady Blackbird, qu’il se rappelle avoir connue et aimée, sèment le doute dans l’esprit du vampire sans mémoire. Tout cela s’enchaîne relativement bien, et on retrouve autant les flash-back qui constituaient le sel du premier tome, lesquels ont un impact tangible sur la situation auquel fait face Icare au moment où ils s’imposent à lui.
Le dessin est à l’image de celui du premier opus. Je dois avouer préférer de loin le travail de Marc Moreno sur les périodes passées que sur l’ère contemporaine. Ces retours en arrière sont en effet le lieu de cases en pleine planche où le jeu sur les lumières est très réussi.
Côté vampire, Amélie Sarn choisit de rattacher la mythologie vampirique de sa série à la chrétienté, à l’image de ce que proposait le film Dracula 2001. Pour autant, elle évite de sombre dans les clichés, ce à quoi participe l’amnésie du protagoniste principal. Ce dernier paraît en effet relativement effacé, désireux de connaître la vérité tout en étant pétri de doutes. On verra que les buveurs de sang descendent ici tous du même personnage, et que lui seul est en mesure d’engendrer d’autres vampires. De l’aveu même de Lucia Nera, il n’y a que l’argent et la décapitation qui sont à même de détruire l’un des leurs.
Suite et fin de ce diptyque dont les promesses ont été tenues, au vu de cette conclusion qui referme les trames ouvertes dans le premier opus. Forcément, il y aura toujours un peu de frustration quand certains éléments d’intrigues pourraient donner lieu à davantage (je pense au personnage de Yumiko, mais pas que).