Pour la seconde fois, Shiki se retrouve face à Roa, l’ennemi juré d’Arcueid. Ce dernier semble en savoir long sur le passé de Shiki, un passé dans lequel il semble avoir eu une place. Mais Shiki ne se rappelle de rien, ses tentatives pour faire affluer ses souvenir enfouis se soldant par d’effroyables migraines. Rapidement, le combat tourne mal, et c’est encore grâce à Ciel que l’adolescent s’en sort in extremis. Devant la gravité des blessures de Shiki, Akiha se résout à lui avouer toute la vérité sur la mystérieuse famille Tôno et sur l’identité du Serpent d’Akasha…
Ce huitième tome marque en tournant dans l’histoire pour Shiki. Alors que jusque-là il pensait simplement venir en aide à Arcueid pour empêcher celle-ci d’être blessé, le jeune homme va découvrir qu’un lourd secret recouvre son propre passé, un lourd secret qui pourrait bien expliquer pourquoi Roa semble s’intéresser à lui et l’origine de son amnésie. Les éléments se mettent ainsi peu à peu en place, entre Ciel, Akiha, Shiki, Arcueid et Roa. La confrontation finale ne tardera sans doute plus, chacun des personnages semblant prendre peu à peu des choix qui vont conditionner leur implication dans la dernière bataille, bataille dans laquelle Arcueid risque fort de se lancer seule.
Une fois de plus l’auteur nous propose un scénario bien ficelé, et semble répondre à des questions jusque-là en suspens. Si la relation entre Shiki et Arcueid est moins au centre de cet opus, c’est pour davantage se concentrer sur le duel entre le jeune homme et Roa, et la découverte des secrets de la famille Tôno. Pas de temps morts donc, une bonne dose d’action couplée avec des révélations bien amenées, et une certaine évolution pour Shiki, qui va décider d’assumer à la fois ce qu’il est, son héritage et ses sentiments pour Arcueid.
Le dessin est dans la lignée des précédents tomes, c’est à dire placer sous le signe de l’efficacité. Que ce soit dans les moments plus contemplatifs ou les scènes d’actions, le trait de Sasakishonen reste fin et précis. L’auteur joue avec une certaine élégance des effets graphique (jeu sur les premier et arrière-plan, gros plan, etc.) ce qui contribue à la crédibilité des scènes et des sentiments des personnages.
On apprend peu de choses nouvelles sur le mythe du vampire dans ce huitième tome, contrairement au précédent qui nous donnait à découvrir le passé d’Arcueid. L’auteur revient cependant sur la faiblesse actuelle d’Arcueid, et l’impossibilité pour elle de recouvrer tous ses pouvoirs à moins de boire du sang humain. Roa apparaît par ailleurs comme une créature différente, qui s’abreuve de l’énergie de ses victimes et non de leur sang.
Un huitième tome qui ne fait donc pas baisser le niveau de la série, et amène peu à peu le lecteur vers un final qui risque intéressant. Pour ceux qui ont vu la série animée, toujours peu de surprises par contre, mais le plaisir de retrouver un univers assez bien fichu.