L’une est une tueuse en série qui rôde la nuit tombée à la recherche de victimes susceptibles d’étancher sa soif non naturelle de sang. L’autre est un vampire. Des centaines d’années d’existence l’ont laissé las de ce monde, jusqu’à ce que sa soif soit revivifiée par les l’étranges manèges du Tueur Sanguin.
J’avais appris l’existence de cet arc de quelques numéros au hasard d’un ancien Previews, l’occasion faisant le larron (le recueil est sorti ce mois-ci), je me suis donc penché sur cette nouvelle série aux dents longues sortie chez Dark Horse. D’autant que le style graphique de Joshua Scott Emmons change un peu vis à vis de ce qu’on a l’habitude de voir dans le genre (ses créatures fantastiques sont assez grotesques dans leur rendu visuel).
L’album terminé, je suis un peu plus mitigé. Le scénario part sur une base intéressante (l’improbable rencontre entre une serial killer et un vampire), mais trop de choses ne sont au final pas expliquées. Sans oublier que certains revirements de situations sont trop brusques (et mal maîtrisés), ce qui pénalise un peu plus le déroulement et la résolution de l’intrigue. Tim Seeley travaille plutôt bien ses personnages (notamment le duo principal), mais l’intrigue ouvre plusieurs pistes qu’elle ne referme pas, laissant un gros voile de ténèbres (et appelant une suite qui viendrait répondre aux questions que le lecteur peut se poser sur les obsessions de la tueuses en série, comme sur ce que cherchent les autres créatures fantastiques qui font une apparition – certes éclair – dans ce recueil.
Le dessin est un des points forts de cet album. Si les personnages sont dessinés de manière assez réaliste quand on se retrouve dans un contexte humain, il n’en est pas de même quand le vampire révèle son vrai visage (voire quand d’autres créatures font leur apparition). L’ensemble propose en sus une touche de gore assez présente qui donne pas mal de dynamisme à l’ensemble. La mise en couleur, quant à elle, reste très classique.
Le vampire mis en scène dans Ex Sanguine est une créature vieille de plusieurs siècles qui a fini par perdre pied. Il ne se rappelle qu’avec difficulté son passé, ce qui l’oblige à garder en note, au jour le jour, ses actions. Il est capable de se transformer en brume, mais a besoin pour cela d’ingérer du sang frais. Et si son visage apparaît humain au plus grand nombre, toute sa monstruosité se révèle quand il fait face à un miroir. On le voit se déplacer uniquement la nuit, mais il ne craint pas les pieux enfoncés en plein cœur.
Un premier volume moins prometteur que ce qu’il paraissait être, notamment par son intrigue mal maîtrisée (du moins tant qu’une suite ne viendra pas conclure les différents éléments narratifs disséminés au fil de histoire), même si les bases de celle-ci est aussi originale qu’intriguante. Reste que le dessin est plutôt réussi (et a son originalité). Pas parfait donc, mais moins catastrophique que beaucoup d’autres séries du genre.