Aspirine et Yidgor ont désormais tous les deux des pouvoirs. Le duo a pris conscience des possibilités qu’offrait leur situation, et prends à cœur sa nouvelle mission : aider à la résurrection de Jo Bell. Mais pour cela, ils ont besoin d’aide. Ils ressuscitent donc des personnes fraichement décédées en zombies. Leur offrant la possibilité de récupérer leur âme, ils les envoient récupérer un très ancien dieu qu’invoque à intervalles réguliers un petit groupe de nantis. Le 37e ressuscité sera-t-il le bon ? Dick a en effet l’air sûr de lui, et très doué dans sa partie.
Suite de la geste d’Aspirine, qui a désormais trouvé une raison de dépasser l’ennui de sa condition d’immortelle. Elle et Yidgor sont les têtes de pont d’un petit groupe d’aventuriers (dont Josacine et Ossour, l’ancien assistant de Joseph Bell). Aidés de zombies relevés de la mort par l’esclave d’Aspirine, ils sont donc cette fois-ci les héros d’une aventure qui mènera le monde aux frontières d’une apocalypse qui fleure bon la lovecrafterie. L’ambiance est donc très différente de celle du premier tome, qui se centrait sur le mal-être d’Aspirine. Joann Sfar propose cette fois-ci un condensé d’aventure surnaturelle qui lorgne vers certaines de ses vieilles séries (Professeur Bell, l’auteur tissant des liens entre les deux univers par l’entremise du duo Bell-Ossour). C’est drôle, savoureusement référencé, et entrecoupé de scènes où les deux sœurs vampires prennent un bain de sang, discutant tandis qu’Aspirine note dans un journal le récit de leurs aventures.
Le duo Aspirine – Yidgor a beaucoup mûri depuis le tome 1. Ils sont désormais à égalité (même si le lien de subordination entre les deux est toujours là), et le jeune rôliste apparaît désormais plus sûr de lui, possédant maintenant un soupçon de flegme à l’anglais. Il est aussi beaucoup plus présent aux premières lignes, usant des pouvoirs acquis au travers des bagues qu’il a trouvé dans le laboratoire de Bell.
En ce qui concerne le dessin, l’album est dans la lignée des récents travaux de Sfar. Son style au trait fin, parfois faussement naïf, donne vie à cette aventure aux airs de Ligue des Gentlemen Extraordinaires. La couleur est par ailleurs un des points fort de l’album (mais c’est une constante des derniers albums de l’auteur, de mon point de vue), car elle appuie les ambiances de chaque scène de l’histoire, et donne du crédit au dessin.
Les vampires de cette histoire sont, comme dans le tome 1, Aspirine et Josacine. L’une a été transformée après être devenue une femme, l’autre est coincée dans un corps d’adolescente, ce qui lui a longtemps posé problème. Elles prennent régulièrement des bains de sang pour restaurer leur énergie, peuvent voler, et laissent derrière elles des victimes exsangues (enfin, surtout Aspirine). Pour autant, le culte auquel elles vont s’attaquer ici a aussi quelque chose de vampirique. Ses membres puisent en effet l’énergie d’enfants pour restaurer leur jeunesse.
Un deuxième opus moins philosophique, beaucoup plus orienté action, avec une galerie de personnages beaucoup plus dense. J’attends avec impatience de voir comment cela va se poursuivre.