Pandora et le Capitaine ont eu vent des sorties de Petit Vampire, et lui interdisent de recommencer. Voulant prévenir son ami du danger que représente le Grand Gibbous, qu’il a surpris en train de surveiller la maison de Michel, Petit Vampire fait une nouvelle fois le mur. Conscient des dangers, ses parents demandent à Fantomate et aux autres monstres de se rendre dans le monde réel à leur tour, et de leur ramener les deux enfants. Car qu’un vivant ait pleine conscience de leur existence pose de gros problèmes de sécurité pour tous ceux qui vivent au sein de La maison de la terreur.
En juin dernier, Joann Sfar surprenait ses lecteurs en revenant, après plusieurs années de pause, à son Petit Vampire. Mais plutôt que de prendre la suite de ce qui avait été déjà publié chez Delcourt, le dessinateur-scénariste choisissait de changer d’éditeur et de proposer une relecture complète de son univers. Aidé au scénario de Sandrina Jardel (avec qui il a collaboré plusieurs fois par le passé), l’auteur propose avec cette nouvelle série un triptyque qui revisite son personnage emblématique. Plus resserré (nombre d’album réduit oblige) le récit se consacre à la lutte que mène le Gibbous au Capitaine des Morts, la relation entre Petit Vampire et Michel achevant dans ce tome 2 d’en devenir un axe d’importance.
Certains des lecteur de la série d’origine vont sans doute trouver redondant ce nouvel arc, mais pour moi qui n’avait suivi que de manière parcellaire les premiers pas de Petit Vampire en BD, ce retour aux affaires est une aubaine. La galerie de personnages est relativement dense et se dévoile progressivement, notamment Le Capitaine des Morts et le Gibbous. C’est très agréable à lire, jamais niais tout en étant bourré d’un humour que les habitués de Sfar reconnaîtront au premier coup d’oeil. Bref, du tout bon. Et, une fois encore, l’auteur montre son appétence pour le cinéma de genre, entre les figures de monstres collectionnées par Michel et Marguerite, la mise en scène de La Maison de la Terreur, qui emprunte aux codes du genre (le cimetière, la galerie de tableaux, etc.).
En ce qui concerne le dessin, je trouve que l’auteur a énormément évolué ces dernières années. Peut-être pas dans le style à proprement parler, mais dans son découpage. Ici, le lecteur se voit proposé davantage de grandes cases, d’autres au format moins traditionnel. L’ensemble collant parfaitement avec son univers graphique qui peut paraître simple au premier abord mais regorge de détails savoureux.
La part vampirique de cette suite reste très légère. On verra une fois de plus Petit Vampire voler dans les airs, et l’inspection de ses dents au moment du coucher montre qu’il a des canines développées. On assistera également à une transformation en rat du personnage. Enfin, s’il lui est possible de se déplacer le jour, il doit faire très attention à ne pas rentrer en contact direct avec la lumière du soleil.
Un deuxième opus à la mesure du premier. Amusant, bien amené, tout en effleurant certains thématiques fortes (la mort des parents vue par les enfants).