Élisabeth se réveille après quelques jours, aux côtés de Laura et de Moroï. Elle découvre qu’il ne reste que des cendres du château de sa famille. Elle-même ne sort pas indemne de l’aventure : ayant consommé le sang d’un Nosferatu, elle est désormais l’une des créatures. Le petit groupe décide de faire route vers le château où demeure actuellement le père de la jeune fille, mais c’est pour s’apercevoir que tous ceux qui y résident sont morts. Rapidement, ils sont pris en étau entre les troupes de l’Église et les hommes de main de Nicolaï, le roi des Nosferatu.
Le deuxième opus de la série introduit plusieurs personnages majeurs, parmi lesquels Elein, la femme de Nicolaï, et Tom Archie, le « seigneur de l’Est ». Si la présence de deux factions opposées n’était qu’ébauchée dans le premier volet, elle trouve dans cette suite une réelle personnification, alors que le trio principal va se retrouver entre les deux. Laura, amnésique, incarne la figure du héros pris entre deux feux. Elle ne désire rien de plus que de redevenir humaine, et est ainsi mise à l’index des siens… tout en se voyant pourchassée par les hommes.
Pour autant, je suis moins enthousiaste que lors de ma lecture du premier tome. Les twists scénaristiques me semblent assez faciles. Shinjirô propose une histoire cohérente, mais elle manque un peu d’innovation. À commencer par l’opposition entre Églises et Nosferatu, qui rappellent (une fois encore) Hellsing, mais aussi Trinity Blood… De même pour Laura, qui ne peut que faire penser a des héroïnes telles que la Saya de Blood. Les combats sont assez rondement menés, notamment celui qui débute en fin de tome entre Tom Archie et Nicolaï, mais ils sont dans le même temps très (trop ?) classique, à commencer par les échanges entre les deux protagonistes. D’autres personnages, déjà présents dans le premier volet sont soit absents (Arnolt) voire sous-exploités (Georges, qui cabotine à plusieurs moments).
Le dessin m’a semblé un peu plus brouillon que dans le précédent opus. Particulièrement dans les scènes de combats. Reste que d’un point de vue global, le trait de Shinjirô est propre, fin et homogène.
En ce qui concerne la figure du vampire, le personnage d’Élisabeth permet de constater ce qui arriver dans le cas un humain qui ingère le sang d’un Nosferatu ne meurt pas : il devient lui-même Nosferatu. Nicolaï explique également à Laura que c’est en utilisant leur sang comme un organe qu’ils sont en mesure de décupler leurs pouvoirs bien au-delà de ceux des humains. Enfin, la jeune Nosferatu apprendra que si elle est amnésique, c’est qu’elle a subi un démembrement, une punition d’ampleur chez les siens. Le corps des Nosferatu qui y sont exposés finit par se reconstruire, mais leur psyché en ressort irrémédiablement marquée.
Un deuxième tome davantage en demi-teinte que le premier. Si l’ensemble propose une série B qui se tient, les ambitions du premier opus ne me semblent pas totalement respectées, et le scénario fait appel à quelques grosses ficelles et poncifs.