Elena Deveraux possède le pouvoir de détecter les vampires à leur odeur. Cette particularité lui a permis de s’affirmer comme une des chasseuses les plus efficaces de la guilde. Alors qu’elle ramène à peine une de ses cibles à l’ange qui lui avait commandité la traque d’un vampire rebelle, c’est cette fois-ci l’archange qui contrôle une partie du territoire américain qui va lui confier une mission. Cette fois-ci, il ne sera pas question de ramener le contrevenant, mais de le localiser pour laisser ses pairs le détruire. Car la nouvelle chasse d’Elena va la lancer aux trousses d’un archange devenu fou. Un archange qui se délecte maintenant de sang humain…
Chasseuse de vampire nous embarque dans un univers assez original où l’existence des vampires et des anges est connue de tous. Conflit de pouvoir à grande échelle, rivalités et perte de contrôle des créatures les plus puissantes, voilà donc le genre de choses que la série va nous proposer, le tout saupoudré d’une teinte sexy pour le moins prononcée. Car a l’instar de la série Keri Arthur, qui appuie fortement sur la dimension sexuelle de l’intrigue, Chasseuse de vampire est une série qui n’a pas froid aux yeux. Alors que l’intrigue se met en place, on remarque rapidement le ton très cru employé par les deux personnages principaux, qui semblent lancés dans un jeu du chat et de la souris à coloration fortement érotique. Une dimension bien trop présente à mon goût, qui alourdit rapidement l’intrigue et amplifie le côté caricatural des personnages. Parce qu’entre la chasseuse qui n’a pas froid aux yeux et le bel archange attirant malgré sa part de ténèbres, on a déjà eu l’occasion de lire plus original.
En soit, respecter les codes du genre n’a certes rien de réprobateur, mais à trop les appliquer à la lettre, on finit par lasser le lecteur qui a déjà eu l’occasion de lire quelques ouvrages du genre. Et la côté érotique de l’ensemble n’a pas contribué à alléger les choses, phagocytant peu à peu ce thriller fantastique dont l’univers proposait malgré tout quelques aspects originaux.
Les vampires de l’univers de Nalini Singh sont créés par les anges. A cet effet, ils leur doivent donc allégeance et s’engage à les servir durant au moins un siècle avant de pouvoir pleinement profiter de leur immortalité. Ils ne semblent pas franchement craindre la lumière du soleil, et peuvent être tué si on leur enfonce un pieu dans le cœur ou si on les décapite. Les vampires peuvent par ailleurs disposer de caractéristiques physiques particulières, qui leur sont conférées par leur lignage. Ils peuvent en outre posséder des pouvoirs surnaturels, comme celui d’hypnotiser complètement leur victime. Ils doivent s’abreuver de sang pour survivre, et doivent se reposer régulièrement durant la nuit.
Une série qui mêle les motifs de l’ange et du vampire mais dont le ton ne parvient pas à crédibiliser son univers et son récit, plombé par une crudité de ton franchement pas nécessaire. La chute de l’histoire réservant quelques surprise pour l’héroïne, je serais quand même curieux de lire la suite, mais n’en ferais pas une priorité.
Je propose ma chronique version féminine, qui diverge un peu 😉
J’ai apprécié ce livre, malgré un début qui m’a un peu fait traîner les pieds et quelques aspects négatifs sur lesquels je reviendrai plus tard. Pourquoi ? Parce que sans être le bijou de l’année, il est plaisant, le style est direct, fluide en dépit de la traduction (cf points négatifs), et les personnages – même si on peut voir en eux du déjà vu – sont assez rôdés pour que ça ne dérange pas la lecture.
Pour moi, le problème majeur de ce roman dans cette forme, c’est sa traduction. Je suis persuadée qu’on a beaucoup perdu avec le travail qui a été fait. En effet, le style est trop calqué sur les phrases en anglais, qui – en anglais – passent très bien dans le langage parlé, mais qui sont parfois sans queue ni tête en français. Il y a des tournures qui n’appartiennent qu’à la langue de Shakespeare (bien que pas à son époque) et qui ne conviennent pas à celle de Molière. Et ça, c’est un très gros bémol qui me donne envie de lire la suite en v.o. plutôt, vu que c’est ce qui a le plus gâché ma lecture.
Ensuite, oui, c’est cru, et oui, ça m’a aussi dérangée à certains moments, mais c’est un petit négatif et j’y reviens sous peu. Mais je le mentionne ici parce qu’un point qui m’a chicanée à ce sujet, c’est que l’enquête d’Elena à proprement parler, celle pour laquelle elle a été engagée, ne commence que très tardivement dans le livre, à cause d’un espèce de chassé-croisé qui à mon sens aurait pu être raccourci, voire juste atténué et incorporé à un début d’enquête.
Je n’ai pas spécialement aimé la fin, le dernier gros rebondissement, que je vous laisse découvrir, et j’ai quand même une petite crainte pour la suite, puisque notre couple semble bien parti, parce que les séries où les héros sont ensemble ont tendance à s’essouffler très rapidement, puisque l’obstacle amoureux reste une pièce majeure du genre.
En tant que femme, le côté sentimental de ce livre m’a plu. Et je vais le dire clairement : ça n’a rien à voir avec du Keri Arthur pour moi.
Keri Arthur, pour reprendre les mots du directeur de Brag’, c’est « du cul, du début à la fin ». Je n’ai d’ailleurs pas réussi à finir le premier tome, ce qui m’arrive extrêmement rarement. Chez Nalini Singh, le cul sera évoqué pour faire monter la sauce – si j’ose –, mais pas pour vous en jeter plein les yeux (désolée, j’ai de petites réminiscences de Keri Arthur, là). Alors oui, ça va parler sexe, ça va être très cash à des moments (même un peu trop pour moi, parce que je trouve plus agréable de lire des allusions imagées que des mots crus pour faire naître une émotion plus sensuelle que pornographique), mais ça aide à faire monter une tension sexuelle, une sensualité parfois à fleur de peau, et mon ventre a fourmillé plus d’une fois lors des confrontations des deux héros. Mais ça n’a rien d’un Pleine Lune, parce qu’il n’y a pas de cul gratuit. Attendez-vous même à une énorme frustration lorsque là porte va se refermer. Tout ça pour dire : j’ai trouvé ce côté très bien mené, mais je conçois que ça puisse ne pas emballer ces messieurs. Tous les goûts sont dans la nature, mais il faut relever que ce livre possède d’indéniables qualités qui font défaut à d’autres du même genre.
C’est donc pour moi une lecture agréable, avec des personnages crédibles, qui évoluent dans un univers assez passionnant pour passer outre certains travers dans l’intrigue, qui est assez bien menée pour qu’elle ne laisse pas l’impression qu’il s’agit juste d’une histoire d’amour et que la trame « policière » n’est au final pas très consistante. L’idée du vampirisme était assez fraîche pour permettre une immersion totale, et j’ai énormément apprécié cet aspect, qui pardonne les quelques bémols que j’ai relevés. C’est la raison pour laquelle je lui mettrais allégrement 3/5, voire même 4, histoire de faire remonter sa moyenne, parce qu’en définitive, ce livre se lit bien, rapidement, et c’est une très bonne distraction qui satisfera ceux qui cherchent à passer un moment sympathique.
Voilà deux avis divergents, mais dans la fond, ce livre ne m’apparait pas comme mauvais. J’aime bien le mélange ange/vampire qui me paraît original. Et rien que pour ça, je pense que ça vaut le coup de tenter. ^^
Je vois que nous avons le même avis sur ce livre. Le style est très répulsif mais la fin est intéressante.
Je lirais la suite moi aussi, mais peut être pas à la sortie.