Lilith, la fille de Vampirella, travaille désormais pour la Reality Corporation, une organisation qui supervise les multiples réalités, veillant à ce que la menace du Chaos reste sous contrôle. La vampire a passé avec succès les tests : la voilà donc en route pour sa première mission, secondée par un vaisseau auquel on a greffé la mémoire de son frère Adam. Sur place, elle découvre que l’humanité est sous la coupe de la Reine Tenebris, invoquée par le culte du Chaos et qui a rapidement prit de court ses maîtres. Dans cette réalité, Vampirella a baissé les armes, et s’est soumis, devenant un couperet au service de cette dirigeante implacable. La première confrontation entre Lilith et les légions de Tenebris tourne court, mettant cette dernière face à l’alter ego de sa mère.
Tom Sniegoski n’en est pas à son coup d’essai avec Vampirella. Il travaille sur le personnage depuis l’ère Harris, et on lui doit les scénarios d’arcs tels que Vengeance of Vampirella (1993-1996) ou Vampirella Strikes (1995). Il officie depuis quelques années en duo avec Jeannine Acheson, avec qui il a notamment co-écrit un numéro spécial St Valentin de Vampirella, ainsi que la minisérie Vampiverse. Ce Vampirella : Dark Reflections s’impose d’ailleurs comme une continuation de Vampiverse, avec l’idée d’un multivers centré autour du personnage de Vampirella.
On est dans un ambiance mi-SF, mi fantastique qui rappelle le débuts de Vampirella, avec l’irruption d’une fille de Vampirella envoyée dans un univers avec laquelle la Reality Corporation n’a plus de contacts. C’est sa première mission, et elle se voit confier à cette occasion un vaisseau conscient auquel a été greffé l’esprit de son frère disparu. Le duo joue ici avec les protagonistes et groupes habituels des histoires de Vampirella. On retrouve ainsi le Culte du Chaos, à l’origine de ce qui se passe dans la réalité dans laquelle Lilith doit enquêter, mais aussi Pendragon. Il y a dans le même temps un fil rouge lié à la filiation, Lilith portant la tenue emblématique de sa mère, dont elle rencontrera une nouvelle incarnation.
Graphiquement, le style de Daniel Mainé colle bien à l’univers et aux ambiances de Vampirella. C’est d’ailleurs lui qui avait déjà illustré Vampiverse, des mêmes scénaristes. On lui doit également d’avoir travaillé sur d’autres titres Dynamite, comme Pantha ou Chastity, Van Helsing (Zenescope), ou encore Cradle of Filth : Maledictus Athenaeum (Opus Comics). Son trait est précis et homogène, avec une approche qui flirte avec le cartoon, tout en conservant une bonne noirceur à ses cases, le tout aidé par la colorisation efficace de Francesa Cittarelli.
Les pouvoirs de Vampirella ne sont pas forcément centraux dans cette minisérie. On les voit, elle et sa fille, utiliser leurs ailes pour se déplacer, et montrer une force surhumaine. Mais on comprend également que Vampirella a pu enfanter, et le nom donné à sa fille, Lilith, paraît souligner la circularité de son existence (Lilith étant censé être la mère de Vampirella).
Une minisérie intéressante pour les amateurs de Vampirella, graphiquement réussie et avec des enjeux qui changent un peu des habitudes de la licence.