Alors que son mari Harry Preston se retrouve dans le coma après avoir échappé à une attaque, Pearl Jones décide de faire appel aux Vassaux de Vénus. Ces derniers pensent qu’une nouvelle colonie de vampires a élu domicile à Los Angeles, et qu’elle pourrait avoir un rapport avec celle que Sweet et Pearl ont démantelés par le passé. L’Agent Bixby, supérieur des Vassaux de Vénus pour la côte ouest, demande donc à la vampire de les aider à remonter la piste, et à faire pour cela équipe avec son créateur… Skinner Sweet.
Les amateurs de la série auront dû attendre un certain temps avant de pouvoir poser leurs yeux sur ce cinquième opus de la série, le calendrier de Snyder ayant nécessité une petite pause dans American Vampire. Pourtant, au vu du scénario de ce tome, difficile de lui reprocher cette attente. Car le scénariste prouve (s’il en était encore besoin) qu’il est un des meilleurs à l’heure actuelle, jouant avec un malin plaisir avec ses personnages comme avec l’univers étendu de la série (notamment au spin off Legacy, auxquels plusieurs éléments renvoient ici).
Une fois de plus, on appréciera ainsi les twists dont Scott Snyder a le secret, notamment le retour de certains personnages qu’on pensait jusque-là hors-course. Le scénariste joue également sur la psychologie de ses personnages, prenant un malin plaisir à surprendre son lecteur par des revirements qui coulent pourtant de source.
Le dessin de Rafael Albuquerque est toujours un plaisir pour les yeux. Ses traits vifs, aux angles saillants s’adaptent parfaitement aux scènes ultra-dynamiques imaginées par Snyder. Mais il sait également arrondir un peu ses angles lorsque la situation est plus posée (sans pour autant tomber dans le mainstream, son trait était reconnaissable entre mille, avec ses coups de crayons appuyés). Mention également pour son sens du cadrage, aussi cinématographique que maîtrisé.
Toute la mythologie esquissée jusque-là est ici mise en scène, depuis le duo de vampires américains constitué de Skinner et Pearl, et les autres races de buveurs de sang, telles que les Carpathiques. On retrouve également les Vassaux de Vénus, véritable société secrète de chasseurs de vampires qui évolue dans l’ombre des gouvernements. Pas vraiment d’éléments nouveaux donc, mais une réutilisation poussée de ce qui a été semé dans l’ensemble des opus parus, le tout avec un souci de cohérence particulièrement travaillé.
Un nouvel opus aussi réussi graphiquement qu’au niveau de son scénario, qui relance de belle manière l’intrigue de la série, et ouvre de nouvelles portes et pistes de scénario dont on attend désormais avec impatience la suite.