Rusé, impitoyable et méchant comme un serpent à sonnette, Skinner Sweet l’était déjà avant de devenir vampire. Mais ce n’est pas ça qui le différencie des autres créatures de la nuit. Parce qu’il est le premier vampire engendré sur le territoire américain, il est aussi le premier d’une nouvelle espèce : ses crocs sont plus longs, ses griffes découpent tout, et même le soleil ne l’arrête pas. Aux Etats-Unis, qu’il s’agisse de vampires ou de voitures, on fait les choses en grand.
Quarante cinq ans après sa deuxième naissance, nous retrouvons Sweet dans le Los Angeles des années 1920, où jeunesse et beauté s’immolent à la flamme des lumières d’Hollywood. Mais la jeune actrice Pearl Jones va découvrir que le strass et les paillettes cachent une réalité bien plus monstrueuse que les débauches rapportées par les journaux. Quand ses rêves de gloire tournent au cauchemar, seul Skinner Sweet pourra lui permettre de survivre…et d’assouvir sa vengeance…
A part Salem et quelques autres titres, je ne suis en général pas un grand fan de Stephen King. Or, voilà qu’American Vampire, un comics aux dents longues auquel le romancier prête sa plume. Les quelques planches que j’avais pu lire en VO m’avait donné une bonne impression sur ce titre, et la lecture du premier recueil VF confirme haut la main la chose. Publié chez Vertigo (un label qui ne m’a quasiment jamais déçu niveau comics), American Vampire revient aux sources du vampires, en mettant en scène des créature pas vraiment glamour qui manipulent l’humanité dans l’ombre.
Les personnages sont franchement intéressants à travailler, à commencer par Skinner Sweet, qui fait figure de fil conducteur de ce premier arc. Un outlaw sans foi ni loi qui ne recule devant pas grand chose pour assouvir sa vengeance. Le récit alterne donc entre la fin du 19e et les années 1920, donc entre Western et révolution industrielle US, et nous permet de suivre la vie de Skinner Sweet à travers un roman pseudo-fictif qui a été écrit sur lui.
J’ai pour le moins apprécié le dessin de Raphael Albuquerque,, qui s’en sort à merveille dans les différentes époques abordées et donne une touche graphique très réussie à ce premier recueil. On est très loin du comics mainstream, et plus proche de séries du même label comme Fables, avec une mise en couleur forcément plus sombre. Le trait est maîtrisé et dynamique, ce qui permet des scènes d’actions nerveuses qui restent lisibles. Bref, graphiquement, rien à reprocher.
Vampiriquement, on est plongé dans une lutte entre deux espèces de vampires différentes. Si Skinner Sweet est un vampire un peu spécial, qui ne craint pas la morsure du soleil, et dont le reflet apparaît déformé dans les miroirs. Il est cependant obligé de se reposer les nuits sans lunes. Pour le reste, il partage avec les vampires européens un goût prononcé pour le sang humain. Ces derniers sont cependant incapable de se déplacer à la lumière du soleil
Sang neuf est un premier tome franchement excitant, qui propose une histoire riche en flashback maîtrisé, et met en scène des vampires plus bestiaux que ce dont on à l’habitude depuis quelques temps. Une sacré vague de fraîcheur pour les amateurs d’un mythe plus dur, où les vampires sont avant tout des tueurs avides de sang.
Grrrr … dire que je l’ai tenu en main (allez, j’avoue, je l’ai même humé), mais mon compte en banque n’est pas en accord avec mes envies.
Le mois prochain j’espère.
En tout cas, ta chronique ne fait rien pour aider à museler mon impatience !
Une BD à lire ! Le tome 2 est paru il y a peu, et le ton violent est toujours bien présent. Une histoire sympathique, de magnifiques illustrations… Bref. Une BD incontournable qui aborde le theme des vampires de manière différente !