Plusieurs années ont passé depuis le premier volet et le décès en mission de l’agent McCogan. Félicia est devenu la tutrice légale de Gus, le fils de son ancien équipier, et essaie tant bien que mal d’oublier que les créatures de la nuit sévissent dans l’ombre. Mais une attaque éclair menée contre une des bases les mieux protégées des vassaux aboutit à la libération de la plus grande menace vampirique connue. Linden Hobbes, chef des vassaux, ne va pas avoir d’autres choix que de demander à Félicia de lui prêter main-forte. D’autant que la créature qui s’est éveillée semble en avoir après Gus.
Un deuxième volet qui confirme une fois de plus les talents de scénariste de Scott Snyder, cette fois-ci en duo avec Dustin Nguyen, qui prend la place de Sean Murphy aux crayons. L’histoire prend la suite du précédent tome en déplaçant l’intrigue dans les années 1950, en pleine guerre froide. On découvre que les Vassaux ont dissimulé en plein Londres le père de l’espèce carpathique, et que ce dernier a été libéré suite à une attaque éclair. S’ensuit une course poursuite à travers la Russie, où les deux protagonistes principaux devront revoir certaines de leurs idées reçues, et s’allier avec d’anciens ennemis.
Le scénario recèle de trouvailles et de clins d’œil pour les amateurs du genre (des références à Jack l’Eventreur en passant par le nom même du roi des carpathiques, et aux pseudonymes donnés à ses esclaves humains). Pour autant, il est avant tout très dynamique, avec ce qu’il faut de rebondissements, et ne tombe pas dans la démesure de gore ni d’un trop plein de personnages indigestes. Snyder est décidément un véritable orfèvre qui tient aussi bien son univers que l’attention du lecteur.
Le dessin de Dustin Nguyen est une très bonne surprise. Assez différent de celui de Sean Murphy, qui signait le premier opus, même s’il y a une certaine continuité. Pour autant je trouve son trait plus original et lisible, de même que son sens du cadrage. Plus homogène dans son trait également. Sachant que la mise en couleur, un léger cran plus appliquée, rehausse parfaitement l’ensemble.
Ce deuxième opus de Legacy permet à Snyder de mettre à nouveau en scène son idée du vampire, et l’existence de lignées différentes avec chacune leurs spécificités. Et si d’autres races sont ici présentes, c’est bien l’espèce carpathique qui est à l’honneur, centrée autour de son roi, qui n’est ni plus ni moins que Dracula. Une espèce dotée de grands pouvoirs de persuasion, mais qui dispose de certaines faiblesses (lumière du jour, eau, notamment), et donc le roi est capable de contrôler tous les vampires de sa propre engeance, par télépathie.
Un deuxième opus franchement passionnant, dont la trame semble résonner avec le roman de Stoker (les personnages partent à la poursuite de Dracula à travers l’Europe de l’Est) et permet à Snyder de déployer un peu plus son univers vampirique aussi référencé qu’original. Chaudement recommandé !