Solenza, Ugo. Le vampire des routes

Mary et Charly Benson sont deux jeunes mariés qui profitent de leur voyage de noce pour trouver une affaire à reprendre. Alors qu’ils sont à la frontière du Wyoming et de l’Iowa, on leur indique un camp de vacances perdu dans la montagne. Mais ce dernier est fermé pour cause de maladie, et les voilà contraint de faire quatre heures de route en plus pour trouver un Motel. A l’occasion d’une descente particulièrement escarpée, ils font face à une Dodge noire dont le conducteur semble vouloir leur barrer la route à tout prix. Le vampire des routes s’apprête à faire deux nouvelles victimes.

S’intéresser à un sujet aussi vaste que la figure du vampire demande un minimum de curiosité. Le nombre d’éléments permettant de déterminer avant lecture si un livre est ou non pertinent au regard du sujet est parfois mince. Une référence obscure sur la quatrième de couverture, un mot du titre. Pour ce vampire des montagnes, c’est autant la présence du mot sur la couverture que la mention « un roman fantastique » qui m’a décidé à en tenter la lecture. Rapidement, j’ai commencé à avoir des doutes. Les péripéties racontées, focalisées sur un tueur utilisant sa voiture comme une arme, ne proposent en fin de compte aucun élément surnaturel. On est quelque part entre un roman policier et le Duel de Spielberg / Matheson. Et quand paraît enfin le mot vampire dans le texte, c’est uniquement parce que la presse décide de qualifier de cette façon le tueur en série. Le terme ne réapparaît qu’une fois, quand une mère et ses enfants manque de périr face au meurtrier. Comme pour montrer que la population s’est emparée du surnom racoleur trouvé par les journalistes.

Le « vampire des routes » n’a donc strictement rien d’une créature de la nuit. Tout au plus évolue-t-il dans une voiture noire menaçante, une Dodge. Il paraît certes profiter de la tombée de la nuit pour agir mais n’utilise rien d’autres que ses freins et son parechoc pour tuer ses victimes. Même si on se place dans la perspective des tueurs en série qui ont été baptisé « vampire », comme Peter Kürten le Vampire de Düsseldorf ou John Haigh le Vampire de Londres, il n’y a pas grand-chose à dire. Il n’y a pas de dimension nécrophile ou sexuelle habituelle inhérente à ces criminels, hormis une certaine frustration (suppose-t-on) de la part de Richard Morgan, en raison d’une taille plus petite que la moyenne.

Écrit sous pseudonyme par Georges-Jean Arnaud, ce Vampire des routes est un roman curieux, qui démarre sur le registre d’une enquête policière, avant de se focaliser sur le personnage du tueur, pour se conclure en revenant sur l’enquête. Peu de suspens donc, et une écriture assez distante, pour un format relativement court (108 pages). A noter qu’Ugo Solenza est un pseudonyme utilisé principalement par l’auteur pour ses œuvres érotiques, à regarder sa bibliographie complète.

Solenza, Ugo. Le vampire des routes

 

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