Ce troisième tome s’ouvre sur un meurtre, celui du père de Nathan, l’ami lycéen taciturne de Syldia sous sa forme adolescente. Un évènement qui va provoquer un changement radical chez Samantha, puisque Nathan et sa jeune sœur de 9 ans vont venir vivre chez l’adolescente à titre temporaire. À côté de ça sa sœur Ève, que la condition de Mort empêche d’avoir tout contact avec quelque individu que ce soit excepté ses sœurs, accepte un transfert d’âmes lui permettant de vivre dans la peau d’une adolescente…
Pendant ce temps, Syldia se voit proposer par Desmond, régent de la Cour des surnaturels de Toronto, le poste de capitaine des Dark Breakers, sa garde rapprochée. Sa présentation officielle devant se faire au cours d’une réception au Majestic Building, QG de ladite Cour, Syldia s’y rend avec Élizeanne, elle-même Dark Breaker et compagne de sa sœur Jillian. C’est justement le moment que choisit une troupe de vampires, appuyés par des zombies (et non des goules, leurs sidekicks habituels et traditionnels) pour prendre d’assaut le bâtiment. Syldia et son entourage vont vivre quelques journées et quelques nuits très difficiles, surtout quand elle va découvrir qui se cache derrière l’attaque de non-vivants et de morts-vivants…
La présence de vampires « classiques » est plus importante dans cet opus que dans le précédent. En effet, ils passent à l’attaque face à leurs ennemis séculaires. Ils sont rapides, silencieux, mais ne peuvent toujours pas agir de nuit, ce qui permet à Syldia (qui, rappelons-le, est « coincée » dans un corps d’adolescente frêle en journée) de lutter de manière efficace contre eux pour protéger la centaine de sorciers rassemblés au Majestic Building. Silencieux et rapides, ils se servent d’armes blanches (épées ou haches), grimpent aux murs pour attaquer les sorciers. Leur aura magique, caractérisée par une couleur bleu glacial, témoigne de leur puissance décuplée par la présence d’un nécromancien, lequel dirige les zombies, une armée potentiellement inépuisable. La plupart des vampires sont peu vêtus, fidèles à leur image de prédateurs sensuels, et arborent des tatouages tribaux, indiquant leur appartenance à tel ou tel groupe. Leurs crocs et leurs griffes sortent en cas de combat ou de chasse pour se nourrir.
Le pouvoir de vampire psychique de Syldia est ici peu présent, car hormis les criminels dont elle se nourrit lorsque la faim se fait sentir, elle n’a pas de prise sur les non-morts. Cependant on peut la voir en action dans ce tome, arrachant les chairs et aspirant l’âme de l’un de ses pires ennemis.
Beaucoup de changements, de replacements au cours de ce roman, et l’auteur affine peu à peu sa plume ; certains passages atteignent une qualité rhétorique assez remarquable. Comme si c’était encore faisable, ce troisième tome se termine sur une situation encore plus complexe pour Samantha/Syldia que lors des opus précédents. Stéphane Soutoul prolonge le plaisir.