Partagez la passion dévorante de cet adolescent fervent admirateur de Dracula et son engeance, découvrez l’histoire de cette femme brisée qui voit son âme ravivée par le plus énigmatique des amants, tremblez aux côtés de ce groupe de vacanciers aux prises avec une machine à tuer avide de mort, suivez le destin tragique d’une damnée en quête de vengeance… Chimères d’albâtre explore le folklore du vampire tout au long de quatorze nouvelles modernes qui oscillent entre ombre et lumière. Une multitude de facettes pour effleurer la surface d’un mythe d’une richesse inouïe, toujours aussi vivace dans l’imaginaire populaire. Un voyage sans retour en compagnie d’illusions à la perfection aussi sublimes que mortelles.
Difficile de réaliser la chronique d’un livre dont on a réalisé la préface, et pourtant j’ai décidé sans hésitations de m’y coller. Parce qu’après avoir relu les quatorze nouvelles qui composent ce recueil, et la manière dont elles prennent à bras le corps le mythe du vampire, c’eut été plus que dommageable qu’il fasse défaut sur Vampirisme.com. Stéphane Soutoul, comme certains le savent, écrit ici sous le pseudonyme d’Asmodée depuis de nombreuses années maintenant. Après s’être frotté à la publication de nouvelles éparses et avoir sorti un premier roman (une novella pour être exact), voici donc l’heure du premier recueil de nouvelles.
Premier constat : une homogénéité d’écriture forte, qui se déleste toujours un peu plus des quelques lourdeurs des premiers textes de l’auteur. Stéphane allège son style, sans pour autant perdre ce talent d’ambiance qui est le sien. Il nous entraîne ici dans quatorze visions du mythe qui transpirent l’amour du personnage, de ses codes et d’un plaisir certain à explorer les univers du genre. L’auteur ne se cantonne en effet pas à une époque, à un type de vampire, mais diversifie son propos, allant même jusqu’à flirter avec un remake vampirique de Massacre à la tronçonneuse avec la très sympathique nouvelle Slasher in the night (sans doute celle que j’ai préférée).
Créatures mythologiques, fantasmes d’adolescents, prédateur ultime, créature séculaire qui peine à s’adapter aux usages du monde moderne, malédiction enfouie, le vampire possède à travers ces nouvelles une variété de visages complexes, tour à tour tragique, surprenant, drôle, triste ou encore stressant. De multiples époques, de multiple style et niveau de langues, permettent ainsi à l’auteur de conserver intact l’attention du lecteur, de le balader d’un bout à l’autre sans réel ennui (seules deux ou trois nouvelles ne m’ont pas convaincues, comme Au nom de la vengeance, Un amour interdit ou encore Lettre d’aveux), non par leur style mais plus par la manière d’aborder le sujet. Quelques moments moins prenants qui n’entame cependant en rien l’intérêt que les amateurs de vampire doivent porter à ce texte.
L’impression également que l’auteur met davantage de lui au fur et à mesure de ses textes, qui m’ont semblé bien plus personnels (pour certains) que ce que m’avait laissé paraître ses précédentes productions. Comme si, quelque part, Stéphane Soutoul prenait peu à peu ses marques et prenait le chemin d’une digestion plus accrue de ses influences, en les confrontant à son vécu.
On pourra certes regretter les quelques fautes présentes dans l’ouvrage, mais ce recueil de nouvelles saura sans nul doute trouver son public, qu’il s’agisse de personnes ayant déjà découvert les œuvres précédentes de Soutoul, où qui trouveront là l’occasion de faire connaissance avec un jeune auteur méritant qui évolue un peu plus à chaque livre.
Comme toi j’ai bien aimé ce recueil, qui marque une nette progression dans le style de Stéphane. Je regrette vraiment le mauvais travail de l’éditeur sur l’ouvrage, mais j’espère que celui-ci sera à nouveau disponible, et chez un nouvel éditeur, sérieux cette fois-ci.