Héritière du clan Lacarme, Béatrice poursuit la tâche de ses ancêtres chasseurs de vampires. Mais la jeune femme est un cas un peu particulier dans sa propre lignée, devenue une hybride d’humain et de vampire à la mort de ses parents. Alors qu’elle rentre d’une mission à Paris, elle fait la connaissance de Léandre et Suzanne Wasker, son cousin semblant épris de cette dernière. Suite à l’invitation de la comtesse Wasker, tous les quatre prennent donc la route pour le château de ces derniers, en Suisse.
On retrouve pour une dernière fois les tribulations de la famille Lacarme, l’histoire étant cette fois-ci centrée autour de Béatrice, dernière héritière de la lignée depuis que son frère à été enlevé par leur ennemi juré, il y a plus de dix ans de cela. Changement d’époque historique oblige, la plume de Stéphane Soutoul se fait ici plus moderne que ce à quoi il avait pu nous habituer jusque-là. Un style moins chargé, plus fluide, qui montre que l’auteur est loin de vouloir s’enfermer.
Ce troisième volet plonge le lecteur dans une ambiance plutôt réussie, mâtinée de clins d’œil savoureux au genre (le parallèle entre la châtelaine Wasker et une fameuse figure historique bien connue des amateurs de vampires) et un côté pulp affirmé (par l’apparition de la société de Thulé, les rituels de sorcellerie qui émaillent le récit, etc.). Et même s’il possède quelques petites faiblesses (les revirements de certains des personnages comme Florestan et Suzanne), le récit se laisse lire sans écueils.
L’aspect vampirique de ce dernier opus se concentre sur le personnage de Béatrice, véritable dhampire (même si le mot n’est pas utilisé par l’auteur). Une créature hybride qui possède la longévité des buveurs de sang et leurs forces, sans pour autant partager l’essentiel de leurs faiblesses (hormis l’attraction pour le sang). Pour le reste, les vampires purs et durs craignent le soleil, l’argent et les symboles religieux, mais disposent de quelques pouvoirs surnaturels. Le pieu enfoncé en plein coeur semble la manière la plus sûre d’en venir à bout. On note également la présence de véritables clans de chasseurs de vampires.
Une conclusion à la mesure des précédents volets, d’autant que l’auteur a su faire évoluer de pair son style et son univers au fur et à mesure de la trilogie (en abordant des époques et personnages qui changent à chaque fois). Un troisième tome qui marque également la fin d’une époque pour Stéphane Soutoul, après lui avoir permis de faire son entrée dans le monde de l’édition. En tout cas ce Coeur de Ténèbres se présente comme une conclusion sympathique et non dénuée d’intérêt. Ceux qui suivent la série depuis ses débuts ne pourront qu’apprécier.