Au fil des années, Alain Sprauel s’est fait un nom dans la sphère imaginaire francophone. Avec entre autres de nombreuses biographies pour J’ai Lu, Denoël, le magazine Bifrost, ou encore Les Éditions du Boisgeloup. Cette biographie de Bram Stoker, publiée l’année des 100 ans de la mort de l’auteur, est d’ailleurs publiée par cette structure, montée par Alain Sprauel et à travers laquelle il propose des formats A4 impression laser autour d’auteurs ou de thématiques des littératures de l’imaginaire.
La Bibliographie de Dracula était avait paru lors de l’évènement organisé par l’Oeil du Sphinx cette même année, c’est donc avec intérêt que j’en avais récupéré un exemplaire. Et force est de constater que si le contenu risque de ne pas accrocher le néophyte, le collectionneur frénétique que je suis y trouve largement son compte.
Alain Sprauel retrace ici la totalité des éditions françaises des romans de Stoker, réédition après réédition (mention de changement de couverture, ajouts paratextes, etc.), traduction après traduction. Et recoupe autant les ouvrages publiés de manière indépendantes que les anthologies et recueils en tout genre. De quoi s’y retrouver parmi la flopée de traductions existantes pour Dracula (et de quoi me donner un peu de grain à moudre pour l’article auquel je réfléchis depuis un moment déjà), d’autant que l’auteur propose les premières phrases traduites de chaque version, pour que le lecteur puisse se faire a minima une idée des différences entre chaque.
C’est bien évidemment la partie consacrée à Dracula qui m’intéresse le plus, même si je ne rechigne pas à la lecture des autres œuvres du maître. Et c’est bien entendu la partie principale de la bibliographie, qui ne manque ni les éditions et rééditions successives (avec un éventail assez impressionnant des couvertures utilisées), que les versions audio, illustrées ou les essais sur le sujet. Redoutable pour vérifier, quand vous êtes passionnés par le sujet, que rien ne manque à votre cheptel (même si l’ouvrage s’arrête en 2012, et qu’il y a eu d’autres ouvrages sur le sujet depuis).
Illustré de très nombreuses couvertures et d’un code couleur clair, abondant de remarques et détails sur chaque édition (le chapitrage, les coupes et adaptations,…) cette bibliographie de Stoker est préfacée par Alain Pozzuoli, auteur bien connu des amateurs du romancier irlandais, et s’avère aussi rigoureuse que possible. Un ouvrage qui trouvera sans nul doute sa place dans la bibliothèque des bibliophiles de l’imaginaire, voir des passionnés de Stoker. Les autres risquent pour autant de trouver l’exercice sans intérêt, d’autant qu’il n’y a pas franchement de para-texte. Mais à mon sens, les nombreux détails et mentions et le découpage relativement clair de l’ouvrage, font que celui-ci se suffit largement à lui même, et il remplit au final parfaitement son office.