Tout à commencé en cette période trouble, quand Louis le neuvième se mourait en Terre Sainte loin du royaume de France. Dans la maison de Dame Agnès, à l’orée de la forêt, la jeune et jolie Anthéa rêve d’aventure et de chevalerie. Mais quêtes et combats ne sont pas faits pour les donzelles, aussi sauvageonnes fussent-elles. Et pourtant… L’aventure va venir à Anthéa sous l’apparence d’un chevalier errant qui va précipiter la maisonnée dans un tourbillon dévastateur ! Car, Anthéa n’y avait pas pensé, aventure et chevalerie vont de pair avec le sang et les larmes !
Ce premier tome du roman de Malemort nous propulse une trentaine d’année après que l’inquisition ait réduit en cendre l’hérésie cathare. Anthéa recueille ainsi un chevalier blessé qui va sonner le glas d’une partie de la maison de joie dirigée par sa mère.
L’histoire mêle ainsi habilement folklore et reconstitution historique, un mélange que le dessinateur et scénariste Eric Stalner maîtrise bien. L’histoire démarre bien, même si ce premier tome introductif ne donne pas suffisamment de clés pour pouvoir le savourer immédiatement dans la continuité de la série.
Les personnages sont bien campés, à l’instar d’Anthéa ou d’Arnoulf, qui deviennent vite les deux moteurs principaux de l’aventure, sans oublier ce mystérieux comte qui gravite dans l’ombre d’Arnoulf.
Le dessin est fin et précis, les couleurs plutôt réussies restituent bien l’ambiance médiévale, mâtinée de folklore et de sorcellerie. Les planches sont assez homogène, donnant une certaine cohérence graphique à l’ensemble, dans le style de l’auteur du Boche (même collection).
Le personnage vampirique du récit semble être personnifié par le mystérieux comte qui semble habiter le château où Anthé rencontre Arnoulf. Pour l’instant on sait assez peu de choses sur lui, sinon qu’il n’apparaît que la nuit, et qu’une étrange chauve-souris semble graviter autour de son domaine.
Ce premier opus assez joli graphiquement inaugure cette série sous les meilleurs auspices, même si l’essence fantastique (voire vampirique) du récit n’est pas encore très marquée.