Chevalier Malperthuis, ouvre les yeux et avoue tes fautes ! Tu as obéi aveuglement au comte Colbus et, à cause de lui, tu as déjà subi la torture !… Souviens-toi !… Souviens-toi de Malemort !… Le bûcher de Malemort… Lieu maudit où les inquisiteurs ont torturé à mort les compagnons de Malperthuis. Mais lui a survécu, et en compagnie de Dame Agnès, mère d’Anthéa, ils viennent d’être repris par les pourfendeurs de cette justice aveugle. Anthéa et le nain Arnoulf, serviteur du chevalier, sont eux aussi capturés, et tous quatre sont acheminés vers leur tombeau, la terrible Porte de l’oubli, où d’indicibles souffrances les attendent… Mais c’est sans compter sur le seigneur Colbus, maître de Malperthuis, qu’on l’on croyait disparu depuis de longues années. Est-ce le Diable, où est-ce au contraire le sauveur que les quatre compagnons attendent ?…
Ce second tome du roman de Malemort nous conduit à nouveau dans les pas d’Anthéa, qui s’est lancé, en compagnie d’Arnoulf, sur les traces de sa mère et de Malpertuis, fait prisonnier par Galart et conduit devant l’inquisiteur Montgarac. L’histoire est toujours intéressante, on rentre cette fois-ci un peu plus dans le vif du sujet (notamment en apprenant pourquoi l’inquisiteur est si obsédé par Colbus et ses amis). Les personnages gagnent un peu en profondeur, même si certains ne sont pas loin de l’archétype.
Les dessin de Stalner sont dans la lignée du précédent opus : son trait fin et précis convient à merveille pour dépeindre cette fresque mi-historique mi-fantastique. Les couleurs sombres de Jean-Jacques Chagnaud donnent par ailleurs un souffle fantastique du plus bel effet.
Comme pour le premier opus, Colbus, le personnage vampirique par excellence, n’apparaît que la nuit tombée, et peut disparaître à loisir dans d’aveuglants éclairs de lumière. Le temps ne semble par ailleurs pas avoir prise sur lui.
Au final ce second opus poursuit plutôt bien la série, nous faisant pénétrer un peu plus dans cette énigme qui mêle fantastique, guerre de religion et aventure épique. Une série pour le moins sympathique !