Anthéa et ses compagnons ont réussi à échapper aux griffes de l’Inquisition. Mais Aymon de Montgarac, le grand inquisiteur, n’a qu’un but : éliminer le comte Colbus qu’il poursuit de sa haine depuis plus de trente ans. Alors que la grande hérésie cathare s’est éteinte dans les flammes après Montségur et que périrent ceux qui osèrent s’opposer au roi et à l’église, Aymon est prêt à rallumer les bûchers pour assouvir sa vengeance. Mais Colbus de Malemort a choisi les ténèbres. Maudit des hommes et de Dieu, il n’a plus sa place parmi les vivants. Anthéa doit choisir : elle doit vaincre sa peu et accepter Colbus tel qu’il est, animal, maléfique, vampire. Pourra-t-elle le transformer, lui redonner vie, ou le rejoindra-t-elle dans la nuit? Si la belle choisit la bête, elle devra accepter le prix de la liberté.
Ce troisième opus de la série est plutôt riche en révélation, et propose un éclairage original sur les origines des pouvoirs du comte Colbus. On poursuit donc l’aventure aux côtés d’Anthéa, de sa mère et des deux amis de Colbus, leur petite troupe ayant été rejoint par un jeune enfançon né en captivité et élevé par des vieillards. A son contact, Anthéa gagne un peu en profondeur, même si elle répond toujours au canon de la jeune et désirable aventurière. Le scénario va à nouveau la voir se confronter à l’inquisiteur et à Galard. Elle va également pleinement s’immiscer dans le duel à mort qui se joue entre Montgarac et Colbus.
Le dessin n’offre rien de foncièrement nouveau par rapport aux deux précédents opus. Stalner croque ses personnages de son trait fin et précis qui sert à merveille le scénario. L’ensemble manque certes un peu de dynamisme mais sied très bien à l’ambiance fantastico-historique du récit. La couleur de Chagnaud participe à nouveau à l’ambiance, même si on sent celui-ci moins à l’aise avec les scènes de jour qu’avec celles de nuit.
On apprends dans ce troisième opus que Colbus est devenu vampire après avoir récité d’anciennes formules incantatoires. De là, il a gagné son immortalité comme sa capacité de se transformer en chauve-souris. Néanmoins, il a hérité du besoin régulier de s’abreuver de sang, et de l’incapacité à se mouvoir à la lumière du soleil. Pour le moment, aucun élément ne permet de déceler d’autres faiblesses au personnage.
Un troisième opus pleinement dans la lignée des deux premiers, qui semble clore un premier cycle. La série continue son petit bonhomme de chemin, sans pour autant être indispensable. Un agréable moment de lecture.