Près de 1200 passagers embarquent à bord du Baltic Charisma, un ferry qui assure une liaison régulière entre la Suède et la Finlande. Le bateau a connu des jours meilleurs, et les années qui passent le voient se décrépir, et le muer progressivement en un bateau de seconde zone, dépassé. Si la première nuit de sa nouvelle traversée voit une fois de plus l’alcool couler à flots et les passions se déchaîner, ce sera aussi l’occasion de l’entrée du Baltic Charisma dans l’horreur.
Le Ferry est un roman à point de vue multiple qui nous entraîne dans la traversée d’un Ferry, le Baltic Charisma, reliant la Suède et la Finlande. Une succession de personnages vont ainsi tenir les uns après les autres le fil de la narration, leurs destinées constituant le récit à proprement parler. Et si l’histoire met un certain temps à basculer dans l’horreur, les premiers chapitres distillent d’emblée un certain malaise, les différents personnages ayant tous été malmenés par la vie (à l’image du bateau où ils ont mis le pied).
Pour autant, si la prémisse est intéressante, la mise en scène du basculement vers l’horreur sent fortement le déjà vu. L’auteur cite Stephen King comme influence majeure, et on ne peut que penser à Salem, à la manière dont les personnages y sont malmenés et à la difficile prise de conscience face à l’impossible. On pourrait aussi citer Laisses-moi entrer, pour le côté nordique, et le duo qui introduit la malédiction à bord (voire le voyage du Démeter dans Dracula, mais c’était déjà une des sources d’inspiration de King). Tout cela sans oublier les longueurs qui ralentissent l’intrigue pendant toute la première partie, tant l’auteur semble avoir à cœur de présenter dans le détail ses personnages. Un parti pris qui ne permet pas, malgré le soin apporté aux détails (et un style assez travaillé), de rendre les protagonistes attachants.
Les créatures ici mises en scène s’appellent elles-mêmes des Anciens. Certains cercles occultes ont connaissance de leur existence, mais ils ne sont que légendes pour la majorité des humains. La transformation ne rend pas immortel, mais assure une longévité importante au nouveau vampire (tout en bloquant son vieillissement à l’âge où il a été mordu), et des capacités de cicatrisation impressionnantes. Néanmoins, la plupart des infectés se comportent davantage comme des animaux avides de sang. Ceux qui gardent leurs capacités mentales après la morsure (la transformation s’apparentant à la mort du corps physique) ont à cet égard un ascendant fort sur les plus bestiaux. Pour tuer ces créatures, leur transpercer le cerveau ou le cœur semble être une technique efficace, sachant que le feu est également en mesure de les détruire.
Un pitch alléchant, mais l’ensemble est freiné par une première partie aux nombreuses longueurs, et par des références par trop évidentes, qui plombent l’originalité de l’histoire. Dommage…
Ah oui, dommage…