Lorsqu’il décide de recueillir chez lui un jeune chat noir, rapidement baptisé Kuro, Shirota ignore encore qu’il vient de s’impliquer à son insu dans un beau bourbier. Le jeune chaton est en fait un Servamp, un vampire servant, qui plus est un des sept ancêtres vampires. Devenu son maître par la force des choses, le jeune garçon va se retrouver impliqué dans le conflit qui oppose certains vampires et leurs maîtres humains.
Quel que soit le media en présence, le thème du vampire est décidément au goût du jour. Dans les pas d’un Blood Lad, mais en plus léger, Tanaka Strike plonge le lecteur (et son personnage principal) dans les relations entre vampires. Partant d’un personnage humain solitaire qui ne cesse de proposer son aide aux autres, l’auteur met ce dernier aux prises avec une menace sans précédent, qui va lui demander de faire face au danger, tout en assumant d’avoir désormais quelqu’un à sa charge.
Si l’ensemble n’est pas sans longueurs (notamment la personnalité de Kuro, qui flirte parfois avec la caricature), le côté shonen dynamique du titre remplit pleinement son office. De nombreux rebondissements (jusqu’à la dernière page) permettent de conserver bon gré mal gré l’intérêt du lecteur.
Niveau dessin, sans forcément être original, le trait de Tanaka Strike est aussi fin que dynamique. Les traits des personnages sont appuyés, les décors assez en retrait (une des caractéristiques du genre). Et on ne tombe pas dans les effets grotesques de certaines séries qui entremêlent maladroitement les ambiances.
Niveau vampirique, on découvre que le monde des vampires se structure autour de sept vampires anciens (huit, en fait), qui sont également des Servamp, des servants vampires, aux ordres de l’humain qui les adopte, et qui représente leur seule source possible de sang. Ils craignent la lumière du soleil (et prennent, une fois exposés à cette dernière, une toute autre forme).
Pas forcément indispensable, car ne renouvelant pas le genre, ce premier opus de Servamp se laisse agréablement lire malgré quelques soucis de rythme et une psychologie parfois simpliste des personnages. Reste que la curiosité du lecteur est titillée, et qu’il va falloir attendre la suite pour creuser un peu le potentiel de la série.