Le quotidien de Misaki et de Kuroe semble bien immuable, et leur relation figée dans sa situation actuelle. Pour autant, des forces s’agitent dans l’ombre. L’Insigrad Sparda décide de passer à l’action, et de libérer de sa prison millénaire un être de légende, doté d’incommensurables pouvoirs. Ce dernier voit surtout en Misaki et Kuroe un moyen de faire sortir de sa réserve Chloé la magicienne, son ennemie jurée.
Un neuvième opus qui, s’il commence sur le même rythme que les précédents, voit la trame narrative prendre un tournant, et la menace qui était restée dans l’ombre enfin se montrer. Car Kuroe comme Misaki en oublieraient presque les raisons de leur rencontre et de leur vie commune. Pour le coup, le lecteur habituel risque de ne pas savoir sur quel pied danser, car le personnage phare de ce nouvel opus a des mœurs dissolues qui tranchent avec la poésie des 8 premiers tomes, ce qui permet de remettre en selle le thème du vampire, et la noirceur qui en découle.
Le dessin est à nouveau un élément réussi de cet album. Le trait est fin et précis, sans trame mais avec des aplats très réussis, qui confère une ambiance assez unique à l’ensemble. L’auteur y injecte davantage de dynamisme, ce qui colle bien avec la montée en puissance de l’intrigue sous-jacente, qui finit par prendre ici le pas sur le reste.
On apprends pas mal de choses intéressantes dans cet opus sur les vampires, leurs liens avec les personnages de la matière de Bretagne, leurs pouvoirs… A commencer par l’hypnose, qui servira à deux des buveurs de sang mis en scène ici (dont Misaki). Pour le reste, on apprend que le sang de cette dernière est le seul à même de faire sortir de sa torpeur le chef de l’Insigrad Sparda. L’un des plus vieux vampires fera également démonstration de ses pouvoirs, qu’il s’agisse de celui de suggestion (à travers les rêves) ou tout simplement d’attaques magiques.
Un neuvième tome qui change la donne et voit certains acteurs-clés de l’univers se montrer enfin au grand jour. Les révélations sur le passé des différents protagonistes, qui s’intercalaient entre les scènes quotidiennes entre Kuroe et Misaki dans les précédents tomes, trouvent enfin leur sens.