1941, l’opération menée par Hitler sur le front de l’Est a échoué et prolonge la guerre. Alors que l’hiver fait rage, l’attaché militaire Keating a pour mission d’assurer l’acheminement de l’aide alliée aux troupes de Staline et, éventuellement, de survivre à cette guerre. Mais un danger plus grand que les Nazis se meut dans le blizzard meurtrier… Un éclairage historique sur cette saga incontournable.
J’avais été pour le moins déçu par le quatrième tome de la saga, dont ni le dessin (signé Sienkiewicz) nie le scénario ne sont parvenus à me convaincre. De là à croire que la série ne parviendrait plus à me surprendre, il n’y avait qu’un pas. Or voici que débarque ce cinquième opus, sur lequel (à mon grand plaisir) Ben Templesmith assure le dessin… et le scénario. Une première pour le dessinateur, qui devient ainsi le seul maître d’ouvrage de ce nouvel opus de la saga.
Le résultat est franchement convaincant, l’auteur nous proposant un survival pour le moins oppressant, dont le décor se réduit très rapidement aux souterrains d’une petite maison perdue de Sibérie. Alors que les nazis s’évertuent à raser un à un les villages qu’ils croisent sur leur passage, et que les russes tentent de stopper leurs exactions, un groupe de vampire surgit de nulle part va forcer les deux factions à tenter de s’allier. Mais cette alliance durera t’elle assez longtemps pour assurer la survie de tous ?
Graphiquement, on retrouve avec un très grand plaisir la patte unique de Templesmith, son trait anguleux et acéré, tenant à la fois de la photographie et du crayonné. C’est très dynamique, vraiment original et en même temps ça reste très lisible, un mélange détonnant qu’on pourrait pourtant croire difficile à atteindre au vu du dessin très personnel de l’auteur. La couleur rappelle celle des précédents opus, notamment le premier. Très bleutée, avec des touches d’hémoglobines qui explosent à intervalles réguliers, elle parvient à nous faire frissonner autant que le scénario. Templesmith n’a décidément pas son pareil pour poser des ambiances pesantes, aussi explosives que désespérées.
Ce cinquième tome explore les caractéristiques vampiriques établies depuis le premier volume de la série. On se retrouve face à un groupe de vampires aux mâchoires acérées, qui semble à même de supporter toutes les attaques et armes que leur opposent les personnages humains de la série. Etant donné que la majeure partie se déroule en pleine nuit, on en déduit aisément qu’on est en face de créatures noctambules. Leur amour de la chair fraîche semble dépasser la simple absorption du sang, tant leur manière de consommer ressemble à celle des zombies. Il semble par ailleurs qu’une simple écorchure ou morsure d’une de ces créatures puissent contaminer irrémédiablement un être humain, le transformant à son tour en vampire.
Après la déception du quatrième opus (un des rares albums dont j’ai regretté l’achat ces derniers mois), voilà un nouveau tome qui redore le blason de la série. On se retrouve à nouveau propulsé en plein désert de neige (mais cette fois-ci, on est au cœur des steppes russes), pour assister aux tentatives désespérées d’un groupuscule que tout oppose de survivre face à des vampires toujours plus nombreux. Chaudement (façon de parler) recommandé !