Après avoir vaincu le ver Yag-Ath Vermellus, Vampirella s’allie avec de mystérieux commanditaires qui l’envoient mettre un terme aux exactions d’autres créatures de l’ombre. À commencer par les sœurs du corbeau, trois tueuses masquées venues d’une dimension parallèle, et bien décidées à mener à bien un mystérieux rituel. Mais c’est compter sans la sculpturale exilée de Drakulon et son amie Sofia Murray, rencontrée lors de son combat précédent.
Plaisir coupable s’il en est, j’ai toujours été attiré par l’univers de Vampirella. Si je suis davantage amateur des débuts (en noir et blanc) de la série, je dois avouer que depuis le tome précédent de ce nouvel arc, la plantureuse extra-terrestre vampire venue de Drakulon se voit enfin reprise en main. Car l’arc précédent, qui la voyait faire face à un ennemi antédiluvien qui lorgnait fortement vers la mythologie lovecraftienne (tout en ayant une assise dans la trame globale du personnage), avait su m’attirer un cran au-delà des arcs précédents de la série. Et cette suite, même si elle est un léger cran en-dessous, s’en sort également plutôt bien niveau scénario.
On suit ici l’héroïne lancée aux trousses d’un trio de meurtrières surnaturelles, puis à la rencontre de son commanditaire, qui la conduit au cœur d’un étrange exorcisme. L’ensemble lorgne parfois du côté de Buffy (dans cette idée de dimensions parallèles peuplées de créatures infernales), ce qui n’est pas pour me déplaire, car confronté à l’histoire personnelle (et aux spécificités) de l’héroïne, qui se retrouve une nouvelle fois affublée d’un sidekick humain. J’attends par ailleurs de voir où la trame sous-jacente, qui ne se dessine qu’à la toute fin de l’opus, mènera le duo.
Le dessin par contre est loin d’être une réussite constante. Si la première histoire, qui donne son titre à ce recueil, propose un dessin certes classiques mais maîtrisé, dynamique et homogène, l’histoire suivante est nettement moins réussi. Des personnages campés de manière assez hétérogène, et des cadrages pas toujours très heureux. De même pour la mise en couleur, qui pêche fortement sur cette deuxième histoire.
La part vampirique de l’héroïne n’est pas forcément très utilisée dans ce deuxième recueil. Si on comprend à demi-mot, dans ses dialogues avec Sofia, qu’elle n’est pas un vampire comme un autre (elle supporte sans mal la lumière du soleil par exemple), même si son instinct la pousse à se nourrir de sang. Elle est en outre douée d’hypnose et cicatrise à une vitesse impressionnante, tout en étant particulièrement rapide et résistante.
Un deuxième opus en-dessous du premier à cause de la deuxième histoire qui pêche au niveau graphique (et un peu niveau histoire, même si elle ouvre des portes pour la suite). Reste que par rapport à ce qu’on a pu lire par le passé mettant en scène l’héroïne, ce reboot est plutôt agréable et dynamique.