Andrew Bennett tente de prendre contact avec la Ligue de Justice. Le vampire veut en effet prévenir les super-héros que ses pairs, qui n’ont plus de reine à leur tête, veulent sortir de l’ombre et asservir l’humanité. L’information est d’emblée bloquée par un membre de la JLA lui-même devenu vampire. À Gotham City, Batman sonne le rappel de ses troupes, car il a reçu une lettre de Bennet avant que celui-ci ne disparaisse. Le justicier prend rapidement conscience que le problème est important, et que la menace s’est répandue un peu partout, noyautant autant les organisations criminelles que les groupes de héros. Arrêter la progression du mal est-il encore possible ? Et qui tire les ficelles dans l’ombre ?
A l’instar de Marvel, la présence de vampires chez DC ne date pas d’hier. Andrew Bennet est ainsi une figure historique de la maison d’édition, depuis sa création en 1981 par J.M. de Matteis. Le personnage était déjà central dans la mini-série de l’event New 52 intitulée I, Vampire (rappel du titre original de la série du personnage). Il n’est donc pas étonnant de le recroiser ici, de même que sa Némésis et maîtresse Mary Seward (référence évidente à Dracula), reine des vampires chez DC. Ce démarrage de DC Vampire peut rappeler ce qu’a fait Marvel quelques années auparavant (2010) avec Death of Dracula et ce qui en a suivi. DC exploite moins souvent le sujet, même si l’un des plus fameux elseworlds imagine Batman devenir vampire. Pour en revenir à ce DC Vampires, force est de constater que l’ambiance et les interactions entre les personnages sont réussies. Le lecteur comprend rapidement qu’il est face à un événement où tous les personnages de l’univers DC peuvent apparaître. Ainsi, aux côtés de la JLA et des justiciers de Gotham City, on peut également noter l’intervention de Constantine et de Green Arrow.
Le récit permet aux auteurs de mettre en scène la corruption (dans l’ombre) de certains super-héros, et la façon dont ils verrouillent la transmission des informations. On se retrouve rapidement face à une lutte de pouvoir ou chacun peut être un antagoniste potentiel, d’autant que les superpouvoirs peuvent altérer les faiblesses des vampires. La lutte principale se met en place entre la Justice League et la Batfamily, mais au sein de chaque groupe, il y a autant des corrompus que des manipulés. C’est efficacement pensé, tout en jouant sur les relations préexistantes entre les personnages.
Côté dessinateur, malgré ce qu’annonce la couverture, plusieurs artistes sont à la manœuvre. Otto Schmidt signe la majeure partie des planches et sous-arcs narratifs, même s’il cède ponctuellement la place à Simone di Meo, quand celle-ci s’attache à l’arc narratif qui concerne la force X. Les spins off voient quant à eux intervenir Neil Googe, Mike Bowden et Eduardo Mello. On est globalement sur un trait réaliste et dynamique, même si Di Meo possède un style beaucoup plus tendu.
Andrew Bennet nous montre d’emblée que les vampires de DC sont nantis des faiblesses habituelles : la lumière du soleil les brûle. La suite de l’histoire fera intervenir crucifix, eau bénite et pieux. Pour autant, comme déjà dit plus haut, les pouvoirs de certains super-héros leurs permettent de canaliser ces armes et faiblesses, une fois qu’ils sont transformés. Le début de la trame rappelle enfin au lecteur que les vampires chez DC sont organisés en une société monarchique, avec à leur tête une reine. C’est justement la mort de celle-ci qui va tout faire basculer.
Ce premier arc propose un event imaginant l’univers DC en proie à une attaque de vampires de grande ampleur, susceptible de faire basculer le statu quo qui existe jusque-là avec l’humanité. A voir comment tout cela va se terminer, car sans être révolutionnaire ce premier tome se laisse lire sans ennui.