Séverin Desjaunes mène une vie effrénée. Jeune ingénieur de la firme Fun Technologies, il se rend dès la nuit tombée dans l’hôpital où il exerce son talent de magnétiseur, à la demande d’un ami – le docteur Pravédine. Pourtant, le don surnaturel dont bénéficie Séverin ne semble pas suffisant pour venir en aide à la seule personne qu’il souhaite vraiment guérir : sa femme, Arline, qui souffre d’une variante super-résistante de la tuberculose. Afin d’essayer de sauver son épouse, le jeune homme doit remonter jusqu’à l’origine de son pouvoir. Commence alors un voyage dans un monde où rien ne semble être ce qu’il paraît, où les médecins sont des tueurs, où les vampires sauvent la vie, et où la mort n’est qu’un passage. Finalement, c’est au sein de ce chaos, quand les notions d’opposition et de complémentarité s’effondrent, qu’une vie et une humanité nouvelles prendront forme.
Première publication des éditions du petit caveau, toute jeune maison d’édition qui se dédie corps et âme aux histoires de vampires, ce Mauve Empire est une entrée en matière pour le moins intéressante. L’histoire mélange les genres, même si c’est la SF (voire le cyberpunk pour certains passages) et le fantastique qui l’emportent, mâtiné d’une touche de thriller médical. L’auteur nous entraîne donc dans le quotidien d’un ingénieur électronicien qui possède des dons de guérisseur. Ces dons lui permettent, à la demande de son ami docteur Pravédine, de sauver certains patients de l’hôpital dont ce dernier est responsable. Mais Séverin ne parvient pas à utiliser ses pouvoirs sur celle qu’il aime : sa femme, atteinte d’une maladie aussi mortelle qu’incurable.
Si l’ensemble est assez bien mené, les personnages intéressant et les ambiances travaillées, je n’ai cependant pas forcément été convaincu par la première partie de l’ouvrage, trop plate à mon goût. Certes cette première partie permet de poser le décor avant une montée en puissance qui ne s’achèvera que dans les dernières pages, mais elle manque aussi de rythme, et possède quelques longueurs. De même certains personnages sont sous exploités (Gavin et Clarisse en tête). Mais les idées sont bien là, et permettent au lecteur, intrigué par la mise en bouche de l’introduction très folklorique, de poursuivre sa lecture. Jusqu’à l’élément qui va faire basculer le héros dans un monde bien plus sombres (et qui va relier le roman au vampirisme). Une seconde partie bien plus rythmée, non sans certaines touches d’humour (le nom des factions de Pravédine), qui plonge de manière plus profonde le récit dans les genres cyberpunk et fantastique.
Le mythe du vampire met ici un certain temps à se dessiner, même s’il est lourdement présent (mais pas cité) dans la légende qui sert d’introduction au roman. Pour le reste, les vampires de V. K. Valev ont une origine scientifique, mais qui leur octroie cependant quelques pouvoirs. Ils ont besoin de sang pour assurer leur survie, et c’est également par le sang qu’ils peuvent engendrer de nouveaux vampires. La société vampirique semble par ailleurs assez structurée, comme le démontre les vampires en présence ici, regroupés autour du culte d’Ouma. La liaison entre le pouvoir de Séverin et son statut vont par ailleurs donner lieu à des effets pour le moins intéressant de son don sur les vampires.
Un roman plutôt intéressant, à la croisée des genres, mais qui souffre d’un certain déséquilibre. Il n’en demeure pas moins que l’auteur propose ici des pistes intéressantes, en mêlant folklore, SF et fantastique. Une sympathique lecture pour tout amateur de vampire quoi qu’il en soit.
"Intriguant" et "original". Avec une plume fluide, très agréable, l’auteur nous entraîne dans un monde futuriste très proche du nôtre qui m’a rappelé ce petit côté étrange qu’ont les cauchemars. Au départ, tout semble normal puis peu à peu, sans s’en rendre compte on est happé par l’histoire de Séverin. Les genres sont bousculés, pas de poncif. Et la fin… ! Ah, la fin !!! J’ai adoré ! Un coup de poing.
Bravo à l’auteur, et bravo à l’équipe des Editions du Petit Caveau !
J’espère que ce livre rencontrera le succès qu’il mérite.
Que dire, que dire !
Un premier roman exceptionnel pour une nouvelle maison d’éditions.
Tout d’abord, la qualité du livre en lui-même et surtout de la couverture m’ont bluffés! Le travail de Véronique Thomas est tout simplement superbe.
Venons-en au contenu : une pincée de vampires, quelques gouttes de fanatisme, une grosse cuillère de science fiction, un zeste d’interrogations psychologiques, quelques personnages pas très catholiques. Mélangez, secouez très fort et vous obtiendrez un cocktail détonnant de SF vampirique, où les gentils ne sont pas toujours gentils, et les méchants pas vraiment méchants, où les médecins ne donnent pas forcément la vie et où le héros deviendra …
Pour connaître la suite, foncez lire cette oeuvre surprenante. Vous ne serez pas déçus.