Le père de Robin est médecin légiste. Un soir, avec son ami Max, le jeune garçon pénètre dans le bureau familial de façon à lire le dossier de la dernière affaire en date de son géniteur. Un corps a été retrouvé criblé de trous dans le marais, et la police a dû faire appel au médecin pour comprendre ce qui a causé le décès. Les deux adolescents se prennent d’intérêt pour cette affaire macabre et enquêtent à leur façon. Rapidement, ils se persuadent que le crime est l’œuvre d’un vampire.
J’ai découvert un peu par hasard le premier opus de la série jeunesse Mort de Trouille, dont la publication s’est échelonnée entre 2000 et 2005 chez Casterman. Le titre et la typo rappellent des licences comme Chair de Poule, tout comme l’idée d’avoir des enfants confrontés au surnaturel. Il s’agit de la seule série référencée pour la scénariste Virginie Vanholme. Par contre, Mauricet est tout sauf un inconnu : le dessinateur a travaillé pour DC Comics (Harley Quinn), pour Star Wars… Et pour ce qui est du vampire, on lui doit le premier tome d’Une bien belle nuance de rouge (2012), dont le premier (et unique tome à ce jour) était prometteur.
On est clairement ici en présence d’une série pour les jeunes adolescents, avec des personnages centraux collégiens confrontés à des événements surnaturels. L’histoire mêle le fantasme des deux protagonistes (qui se persuadent que le crime est du fait d’un vampire) et la réalité des vampires dont ils vont — de manière fortuite — croiser la route. L’ensemble est plutôt sympathique, même si sans vrai enjeu majeur.
Le style graphique de Mauricet est ici particulièrement adapté à un public jeunesse. On est sur une publication Casterman, mais un dessin qui rappelle certains auteurs de la maison Dupuis (et à apprendre que le dessinateur a repris la série Jojo de Geerts, il y a une certaine logique). Pour autant, il y a un dynamisme tangible dans son trait, et des cadrages efficaces. Sans doute un héritage du volet comics US de sa production ?
Les vampires ici mis en scène veillent à rester dans l’ombre. Il sont parvenus à juguler leur besoin de sang en se limitant à celui des animaux. Ils sont visuellement proches des humains, mais diffèrent sur certains détails (ils ont les oreilles en pointe). Ils ne paraissent enfin pas avoir les faiblesses habituelles des vampires, n’étant pas repoussés par l’ail, les crucifix ou la lumière du soleil. Ils ont néanmoins certains pouvoirs, et peuvent ainsi voler.
Pour ce premier tome de la série Mort de Trouille, Virginie Vanholme et Mauricet choisissaient de mettre leurs deux jeunes héros en présence d’une affaire de vampire. Sans être inoubliable, l’album est de bonne tenue.