Dévalisée par Jean, Zara se venge de celui-ci en le tuant par vengeance. Mais ce meurtre lance la police à ses trousses, et là voilà pourchassée à travers les rues de la capitale. In extremis, elle parvient à se dissimuler dans un cercueil, sur le point d’être inhumé. Alors qu’elle parvient à éviter de justesse d’être enterrée vivant, elle fait la connaissance du Duc Camillo Lovatti, un riche italien. Celui-ci propose à Zara de l’héberger quelques temps dans son château de Rochebrune. Mais Zara ignore que l’invitation du duc est tout sauf désintéressée, et qu’elle n’est pas la première à tomber dans les griffes du couple Lovatti.
Zara la vampire est une série emblématique du fumetti érotique italien. Zara Papst est ainsi une jeune aristocrate du XIXe siècle possédée par l’esprit de Dracula, dont elle devient la servante. Zara est partagée entre sa soif de sang et de luxure, que la présence de Dracula et son attirance pour ce dernier exacerbe, et ses sentiments pour Mark Finney. Le scénario, assez rocambolesque et ne manquant pas de raccourcis faciles, offre surtout aux auteurs l’occasion de mettre leur personnage dans des situations et des positions embarrassantes. On est, à n’en pas douter, face à une série made in Elvifrance, fleuron de l’édition horrifico-érotique des années 70 – 80.
Ce tome met Zara aux prises avec un richissime aristocrate italien qui attirent des jeunes femmes chez lui pour soigner sa femme, atteinte d’une maladie incurable. Les rebondissements sont souvent peu crédibles, les personnages caricaturaux, mais le côté aujourd’hui désuet de l’ensemble a son charme, de même que l’érotisme qui s’en dégage. On passe malgré tout un peu du coq à l’âne, l’arrivée de Dracula tombe un peu comme un cheveu sur la soupe, et Zara manque bien souvent de jugeote.
Réalisé intégralement en encrage, le dessin ne brille pas forcément par son homogénéité. Il y a de grandes différences de qualité entre les cases, et les personnages ne sont pas toujours dessinés avec soin. Certaines scènes n’en ont pas moins un certain charme, et dégagent une ambiance qui flirte avec le cinéma de genre de l’époque, Hammer en tête. Et comme on pouvait s’y attendre, le dessinateur a moins de mal avec les scènes de nus qu’avec les scènes d’actions intermédiaires.
Zara a été infecté par le virus du vampirisme. Elle est donc tout aussi avide de sang et de luxure que Dracula, mais ne semble pas avoir de problèmes à supporter la lumière du soleil, ni à boire ou manger comme le ferait un mortel ordinaire. Les drogues semblent faire effet normalement sur elle. Son sang n’en reste pas moins capable de transmettre lui aussi le mal qui la ronge. A noter que les vampires semblent pouvoir être tué si on les plonge dans un bain de chaux vive.
Un tome caractéristique pour la série, et marie horreur et érotisme, le tout à travers un scénario qui semble surtout être là pour mettre en scène l’héroïne dans des positions ou des situations compromettantes.